(Article d’unità naziunale reprenant le site des Ultras Bastiacci ) L’accès au stade Armand Cesari de Furiani était interdit samedi 26 octobre 2014 aux supporters de l’OCG Nice (L1) pour le match contre le SC Bastia, comptant pour la 11ème journée de championnat, en vertu d’un arrêté préfectoral afin d’éviter des « troubles graves à l’ordre public ».
Cari amichi,
après avoir évoqué les principaux faits d’armes des supporters du Sporting (et il y en a encore bien d’autres !) d’Alès à Furiani, en passant par Marseille, guidés par le glorieux Pierrot Bianconi, j’évoquerai aujourd’hui la plus ancienne et la plus féroce RIVALITE qui nous aient jamais opposé à un club PINZ : j’ai nommé l’Olympique Gymnaste Club de Nice , soutenu par les (peu fidèles) étrons qui garnissent les tribunes du Stade du Ray.
Ce qu’il faut bien avoir à l’esprit lorsqu’on se penche sur cette légendaire rivalité, c’est le CONTEXTE tout à fait particulier, et propre à la ville de NICE, qui a permis de la faire émerger.
Très tôt en effet, la présence corse au bord de la Baie des Anges s’ est faite sentir : Nice était le siège des grandes facultés (médecine, droit, lettres) et la principale destination d’études pour nos pères, qui étaient contraints et forcés de s’exiler pour survivre (suite à l’historique et bicentenaire fermeture di l’Università di Corti), il va sans dire que la turbulente jeunesse corse commença, à partir du début des années 70, à faire parler d’elle (« Sportinguement » et politiquement (C.S.C) parlant ! ).
Or, il faut savoir que Nice s’est toujours fait remarquer par son caractère bourgeois et supérieur (un peu comme Paris) qui lui a toujours fait appréhender les autres de manière hautaine (phénomène aggravé de plus par le véritable envahissement, à partir des années 60, de la cité par des hordes de vieux acariâtres venus du Nord de la Gaule, enthousiastes à l’idée d’enfin pouvoir mourir au soleil). C’est pourquoi les corses, cette « sous-race italienne » (épithètes souvent entendus à l’époque), si bizarre et par certains côtés si barbare, formaient une communauté à la fois enviée (pour son esprit de clan, sa solidarité, et son pouvoir politique (ex: le père d’Y.Colonna)) et détestée (pour ce même pouvoir politique, sa tradition de gangstérisme, et enfin sa légendaire « fainéantise » (hum !)).
Dans ces conditions, et compte tenu de l’ardeur des supporters bleus de l’époque, les DERBYS Nice-Bastia s’avérèrent être des matches particulièrement EXPLOSIFS, de véritables corridas, qui marquent aujourd’hui encore des générations de corses. Ces histoires, maintes fois évoquées par les anciens, sont souvent connues des jeunes corses d’aujourd’hui, mais de manière fragmentées et incomplètes dans la durée. Il se peut donc que j’en oublie, mais les évènements les plus marquants dont j’ai eu connaissance, ou auxquels j’ai directement participé, se situent en 1971, 1977, 1992 et 1995.
Avant moi, mon grand-père, mon père et mes oncles ont tous été de véritables acharnés du Sporting. J’ai donc grandi dans une atmosphère teintée de bleue, où les anecdotes étaient foison. C’est un peu de leur mémoire que je vous fait partager aujourd’hui, particulièrement celle de mon père, qui, avec des milliers d’autres (les votre sûrement !) était étudiant à l’époque.
NICE – BASTIA 1971 :
Souvent les Nice-Bastia étaient chauds à l’occasion des matches de championnat (les deux équipes étaient en D1), mais aussi, et surtout, en Coupe de France. Le hasard voulant que plusieurs fois les deux équipes se croisent dans cette compétition, les affrontements s’exarcèrberent. C’est ce qui se produisit cette année là (en 16ème ou 8ème je crois), mémorable entre toutes.
C’est par milliers que le peuple bleu, appuyé par sa diaspora étudiante, envahit les gradins de la tribune Nord,
Placé au dos du quartier de Saint-Sylvestre. Toute la fine fleur de la jeunesse corse et là, et elle donne de la voix (entre autres (mais oui !) François Nicolai, Jean-Martin Verdi, et tous ceux qui feront la politique patriote corse les années suivantes (Léo Battesti, Pierre Poggioli, Vincent Stagnara…).
Comme tous les derbys de l’époque, le match est ultra-viril, et les équipes ne se font pas de cadeau. L’ambiance du terrain se communique bientôt aux gradins, où les supporters du Sporting commencent à s’exciter passablement. Dans le courant de la deuxième Mi-temps, un incident met le feu aux poudres, et le peuple bleu commence à se chauffer avec les toujours très aimables Gardes Mobiles de l’ère Pompidou (pas des poètes à l’époque). Les provocations se multiplient, et de part et d’autres du grillage les noms d’oiseaux volent, pour ne pas dire les matraques et i pugni alzati.
Le climat est lourdement deletere, lorsque à 5 minutes de la fin, et alors que le Sporting perd, les bleus, arborant tous de superbes rouflaquettes, pattes d’eph, et tous capiluti, commencent à scuzzuler le grillage avec force afin de REGLER les comptes avec la maréchaussée locale et d’ENVAHIR LA PELOUSE !!!!!!!. Pendant de longues minutes le brave barbelé résiste, mais sous le poids des furieux, il ne tarde pas à plier, puis à s’ECROULER .
Sous l’œil halluciné des flics, qui n’en reviennent pas de tant de férocité et de scimità, et des insultes des braves habitants de Nice, les premiers éléments commencent à enjamber l’obstacle pour en découdre, et c’est bientôt l’ EMEUTE !!!
Comme à chaque fois en cas d’affrontements urbains, les charges et les contre-charges se multiplient,
entrecoupés de moments de calme. Au cours de l’un deux, un Garde mobile un peu téméraire (un grand noir baraqué) se prenant pour Conan le Barbare, provoqua les bleus les plus proches de lui, en leur promettant qu’au premier geste suspect, il se chargerait lui-même de rosser les coupables. Il lui fut répondu par un jeune corse moustachu très connu à l’époque (un type du Marché je crois) et qui était 2ème ou 3ème dan de karaté, qu’il n’avait qu’à mettre ses actes en accord avec ses actes. Sur de son coup, le gorille s’avance et est accueilli par … un fantastique CALCIU DRAGONBALLZ-ISE qui l’envoie sbouler tout en bas des marches !!!!!!!!!! Vexés ses collègues entreprennent de laver l’affront, et les azzuffi se prolongèrent à nouveau.
Les incidents de ce match eurent un retentissement considérable dans le petit monde bourgeois et aseptisé de Nice. En bons Pinz qu’ils étaient , les Niçois unanimes se répandirent en plaintes et en dénonciations (qui fleuraient bon le racisme) sur « ces corses qui sont tous des assassins », et qui de toute façon « n’avaient jamais été bons à rien » (sinon à administrer leur pays et leurs colonies, et à mourir pour eux en 14). La trace de ce match fut vivace : de simple antipathie réciproque, on passa à un CONTENTIEUX en bonne et due forme qui continue encore aujourd’hui !!!!
NICE – BASTIA 1976 :
voici comme prévu le second volet des légendaires matches contre les Aiglons (pas d’autre mot !) niçois. Comme le précédent, ça ne va pas manquer de piment, à la différence près que cette fois-ci, il s’agit de l’aller ET du retour ! Une erreur m’avait fait dater ce match en 1977, mais après information auprès de qui de droit, il s’agit en fait de l’ année 1976. Attachez vos ceintures…..
Le premier acte de ce mythique Nice-Bastia dont j’entends parler depuis que je suis gosse, à pour cadre le Stade du Ray, à l’occasion d ‘un 8ème de finale de Coupe de France (encore).
Une fois de plus, tels des morpions sur le crâne de T. Roland, les bleus envahissent les gradins de la Tribune Nord, sous la bronca des braves pinz azuréens. Le souvenir de 71 est toujours vivace, et dans l’intervalle, en championnat, les « embrassades » à la sortie du stade n’ont pas manqué.
Sur le terrain, les deux effectifs sont de talent : un subtil mélange de techniciens et de tendres bouchers apporte une touche explosive et prometteuse à cette rencontre.
Côté niçois, les internationaux ne manquent pas, tels le vieux DOUIS (dont on va reparler), le fringant attaquant de l’Equipe de Gaule M. MOLITOR (dont on va reparler itou), et un Yougoslave athlétique et moustachu KATALINSKI (dont on va reparler derechef !).
Côté Sporting, les hommes de légende sont là : le divin Claude PAPI, le placide Charlot ORLANDUCCI (surnommé aujourd’hui le Roger Couderc du pay-per-view), le sensationnel ailier kanak Jacques ZIMAKO, et enfin le STRATOSPHERIQUE Dragan DZAJIC, qui effectuait sa première saison sous les couleurs bastiaises.
Le match commence, et on comprend d’entrée, vus la violence des premiers chocs et les cris d’animaux qui s’échappent de la Tribune Nord, qu’il ne s’agira pas d’un match pour les Laurent et les Lachuer. Très vite l’arbitre doit presser le pas sur les contacts car les protagonistes (voire les « belligérants ») ont des velléités bianconesques. Néanmoins ça joue au ballon, et même bien : en effet, les bleus notamment font passer le frisson dans la RAY ( du cu* ) des défenseurs rouges et noirs. Admirablement orchestrés par l ‘inoubliable PAPI, les deux flèches DZAJIC et ZIMAKO, donnent le tournis à leurs gardes-chiourme, et centrent régulièrement pour le brave Fanfan FELIX cugnumàtu » U CAPU D’ORU ».
La première mi-temps s’achève sur quelques contacts virils, et tout le monde met à profit « les citrons », pour élaborer une stratégie. Côté bleu, on ne peut que continuer dans la voie des contres, qui peuvent peut être permettre d’engranger un précieux sésame en vue du match retour sur nos terres. Côté niçois par contre, les consignes semblent différentes, et le mot d’ordre semble être de fracasser les deux cerveaux de l’équipe: Dzajic et Papi.
En effet, toute la seconde mi-temps consistera en une démolition des deux stratèges. Le libero KATALINSKI charge sans discontinuer le frêle Claude, tandis que DOUIS se prend pour le regretté P. BIANCONI et semble envisager de mettre un terme à la carrière du prodigieux belgradois. On attend une réaction de l’arbitre, mais celui-ci « bizarrement » se met à chanter du Steevie Wonder !!!!!
Très vite ce scandale devient insupportable pour les joueurs bleus, pour qui pleuvent les jaunes (il parait que ça va bien avec le bleu…), pour l’encadrement du Sporting (où CAHUZAC et J. FILIPPI sont en pleine sbattulance) et pour bleus des tribunes, étroitement surveillés par les forces de l’ordre (pas fous les pinz) qui ont sûrement du faire electrifier le grillage.
Afin de ne pas hypothéquer nos chances au match retour, les bastiais, résignés, font de la résistance, mais subissent maintenant les assauts des azuréens, galvanisés par la fratellenza de l’arbitre. Le match, qui tournait à la straziata, devient bientôt un vrai CALVAIRE, et coup sur coup le Sporting encaisse DEUX BUTS !!!! Une bien mauvaise affaire pour nous, qui met les sangs à tout le monde. Le match se termine sous les vivats des Pinz, et sous les menaces des bleus, qui mieux que personne savent que la roue tourne et que sur la route des quarts il y a ….FURIANI !!!!!!
Deux semaines plus tard, c’est un Furiani habilement conditionné (même s’il ne faut pas trop se forcer) par le club et par la vox populi qui attend de pied ferme les matraqueurs de l’aller. Dès l’atterrissage à l’aéroport, quelques capiluti patibulaires, qui étaient venus par HASARD, se font les prophètes du malheur auprès de la délégation niçoise en leur parlant d’évènements surnaturels et spécifiques à la Corse ( on serait le DOUZE du mois, à l’EST c’est de la BOMBE bébé, on aime les activités AGRICOLES…..). C’est donc un peu plus grisâtres qu ‘à l’accoutumée que les joueurs rejoignent le car antédiluvien qui se propose de les amener dans l’ANTRE. Comme contre LAVAL il y a quelques années, le chauffeur se refuse à accompagner ses hôtes jusqu’à la porte de la Tribune EST sous laquelle se situent les vestiaires. Habilement avertis, les pensionnaires de notre légendaire tribune se préparent à la battue, et c’est sous une grêle de projectiles que les Robocop de l’aller gagnent leur vestiaire, l’air beaucoup moins fier. Exercés au maniement des petronche , des fusées eclairantes et des B.A, les bleus, comme à la foire, ont pour objectif KATALINSKI et DOUIS auxquels on promet un voyage dans l’au-delà. Ce dernier notamment, qui se croyait sorti d’affaire , reçoit avant de rentrer au chaud (c’est le cas de le dire !) une monumentale petronca en pleine faccia !!!!!!
Pendant l’échauffement des joueurs, c’est encore pire, on assiste à une étrange pluie de bombes dont on certifie qu’on use pour tuer les taupes, et DOUIS voit s’ouvrir devant lui les portes de l’ENFER. Aux dires des gens présents, ce n’est pas tant l’ambiance vocale (qui n’ a jamais été trop notre fort ) qui les a particulièrement impressionnés, mais plutôt la scimità ambiante et une pression insoutenable, comme on ne savait la mettre que chez nous (à l’usu 5 Mai). Résultat des courses, lorsque DOUIS rentre aux vestiaires, lui seul sait qu’il ne refoulera pas de si tôt la pelouse. En effet, alors que les deux équipes s’avancent et que le stade s’embrase, on constate avec STUPEFACTION que les Niçois ne sont que 10 !!!!!!!!!!!!!!!! Philosophe, le Préfet BONNET du match aller, inspiré par la lecture de Kant et se métamorphosant subitement en Ours CAJOLINE a décidé finalement que la vie était trop courte pour la risquer trop TOT !!!!!!
Parenu fole, ma ghjè cusi ch’elle si sò passate e cose ! Forts de leur avantage numérique, remplis de stizza et avides de laver l’affront, portés par un public merveilleux et si taquin (!) les bleus SURVOLENT la rencontre, et enfoncent les niçois. Vont-ils pour autant parvenir à renverser la vapeur et à créer l’EXPLOIT, vous demandez-vous tous ?
Cazes et Orlanducci font les hommes-luges sur les tibias pinz, Dzajic et Zimako, particulièrement remontés, font des PRODIGES, à chaque attaque la EST aspire le ballon vers les filets adverses (où le goal se dit, vu ce qu’il reçoit, que finalement TOUTATIS n’est pas gaulois, mais bien corse) et le Sporting déchainé l’emporte finalement QUATRE A ZERO !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Impossible aux dires de mon père de décrire l’ETNA-STROMBOLI-VESUVE que Furiani fut ce soir-là !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
FORZA BASTIA PIÙ CH’È MAI !
A LEGENDA DI FURIANI UN PÒ MICCA SPARÌ CUSÌ !!!!!!
(Article d’unità naziunale reprenant le site des Ultras Bastiacci ) Voici le 3ème volet de nos aventures niçoises, de loin le plus MEMORABLE d’entre tous ! Une invasion, du bleu, du blanc, du suspense, la victoire, des azzuffi par dizaines, tels sont les ingrédients de ce 8ème de finale de Coupe de France, qui est entré dans la légende du Sporting.
En 16ème de finale, le Sporting avait bouté hors de la Coupe la formation de D1 de Toulouse, où s’illustrait déjà le guignolesque Barthez. Une bonne ambiance, une victoire nette et sans bavure (2 buts de Mangione), une équipe sure de son football: tout laisser à présager, sinon un grand parcours en Championnat, du moins un beau parcours en Coupe. Au moment du tirage des 8èmes, il va sans dire que les supporters attendaient que le sort ne designe que deux équipes: MARSEILLE, contre qui nous brulions d’en découdre, et bien evidemment NICE, contre qui ça avait legerement « frusté » en Championnat quelques mois auparavant.
Comme nous l’esperions tous, le sort designa NICE, et bientôt les grandes manoeuvres commencèrent. Déjà en pleine frénésie politique (les Regionales de 92 et le statut Joxe) la Corse ne parla bientot plus que de ce match, qui très tôt s’annonca être une INVASION programmée.
A Bastia le Sporting redevenait à la mode (pas mal de petits traitres qui s’interessaient à l’OM estimaient maintenant que le bleu foncé, c’était bien mieux que le bleu pale) et c’était à qui faisait des pieds et des mains pour participer à l’aventure. L’annonce faite par la SNCM d’une mise à disposition d’un navire ne fit qu’augmenter la passion autour du match, et dès la mi-Fevrier on savait que quelque chose de SPECIAL allait se produire..
Pendant que tout Bastia se préparait à l’invasion, sur le continent les bleus s’affairaient : les sections TESTA MORA de Nice et d’Aix bien sur, mais aussi les supporters de Paris, Lyon et de toute la Gaule. Le bruit se répandant que le bateau serait plein, l’angoisse etreint les supporters: Y aura-t-il assez de places au stade pour abriter toute cette faune ?
Dans les jours précédants le match, nous eumes confirmation que toute une tribune laterale, le Pesage ESt (et oui !), qui contenait environ 3500 places, nous serait reservée. Tout le monde poussa un ouf de soulagement : rien ne pourrait entraver maintenant notre marche en avant.
Arriva enfin le jour du match : la veille le navire « Ile de Beauté », était parti de Bastia absolument BONDE. Toute la jeunesse bastiaise, de Haute-Corse et même du Sud se trouvait embarquée, avec force drapeaux, pétards et autres bombes agricoles. Très vite un constat s’imposa: il n’y aurait pas assez d’alcool pour satisfaire tous les scimuliti naviguants !!!!!! Une ambiance assez sympathique et meme « sborgnesque » s’instaura rapidement , et tout le monde fantasma sur le match du lendemain. Que le Sporting gagnerait , voilà qui ne faisait aucun doute pour les supporters. Non, la grosse question c’était : y aura t-il des incidents et si oui, dans quelle proportion ? Chacun y allait de son délire, et malheureusement une ou deux cabines furent detruites par des bleus qui ne surent pas retenir leur impatience.
Au petit matin, le bateau spunta dans le port de Nice, certains se tenaient de belles tronches de panizze, et d’autres, qui avaient dégueulé tripes et boyaux étaient de vrais fiadunetti ambulants. Sur le quai, certains parents, amis, ou etudiants expatriés attendaient les nouveaux Vikings, sous l’oeil désabusé et bovin des habitants de la ville de la salade. Afin de signaler leur proche débarquement les bleus (c’est logique) firent mugir les cornes de brume et bien sur expedièrent en guise de préambule quelques Bombes Agricoles bien senties !!!
Une fois sur le sol de Gaule, la meute joyeuse et ethylique se scinda en multiples groupes et commenca à deambuler dans toute la ville. Sous l’oeil spaventatu et interloqué des Pinz les hordes se croisaient et se macagnaient, tout en se posant LA question: « ils ont où les supporters nicois ? ». Certains avaient beau répondre: « comme d’habitude, planqués », l’inexorable quête se poursuivait.
Dans le milieu de l’après-midi, tout ce joli monde reçut peu à peu le renfort des supporters qui avaient choisi la voie des AIRS. Les vols de la CCM avaient en effet été multipliés par 3, et celà ne fit qu’ajouter au décorum bleu et blanc de la ville.
Pour tout dire, l’après-midi fut relativement tranquille. Relativement, car quelques bleus surexcités faisaient quand même des leurs : à qui avait été protagoniste d’un joyeux azzuffu avec quelques maghrebins des sinistres quartiers de l’Ariane, Pasteur, ou Las Planas (à visiter) qui comme chacun se prennent pour les patrons en Gaule, à qui jetait des oeufs sur les autobus de transport niçois, à qui penetrait à l’interieur du très chic et très bourgeois Lycée Massena, se disputait avec le personnel, et detruisait une partie des infrastructures !!!!
Ce vandalisme fut toutefois relatif, et bientot arriva l’heure de converger vers le Stade, situé dans le Nord de Nice, en plein Quartier Saint-Sylvestre.
Nous sommes maintenant à peu près une heure 1/2 avant le match, et la pression MONTE. Chemin faisant les macagne fusent à l’encontre des supporters rouges et noirs, qui rasent les murs. Une fois loins, ces derniers insultent, quelques bisco professionnels leurs courent après, mais en vain. De toute façon il serait vain de chercher des incidents car très vite on constate le vaste dispositif des forces de l’ordre. Le match est bien entendu classé à hauts risques, et l’avenue qui sert de liaison entre la Tribune Sud (la tribune des » ultras » niçois) et notre Pesage est à la fois barrée, et envahie de cars de CRS.
Devant l’entrée de notre tribune , les grilles (d’un bleu ciel horrible) sont fermées, et bientôt nous nous retrouvons plusieurs centaines agglutinés et on voyait dépasser les hampes de centaines de drapeaux. Comme nous ne sommes pas un peuple patient, nombreux sont ceux qui se plaignent, et qui veulent à tout prix entrer. La sécurité et les flics s’y opposent, mais bientôt certains des premiers rangs, incazzati, commencent à scuzzuler avec force les grilles !!!
Ce qui devait arriver arriva, la Securité paniqua, et faisant fi des consignes, commença à entrouvrir les grilles. Tout le monde tentait de » s’enfrougner « , lorsque les flics donnèrent un contre -ordre !!! A notre grand dam les portes nous furent claquées au nez, et la scuzzulata recommença. Seulement plusieurs dizaine de bleus avaient réussi à pénétrer à l’intérieur de l’enceinte et s’étaient installés. Refusant ostensiblement d’obéir à la sécurité, il fallut l’intervention au micro de feu le Président J-F. Filippi pour les faire sortir !!
La manœuvre ne réussit que partiellement, et vu que nous étions à bout, enfin les grilles s’entrouvrirent.
Tout le monde dès lors se rua comme des affamés sur les pains au chocolat du « Babaorum » un lendemain de sborgna. Le but était d’une part de trouver les meilleures places pour accrocher les innombrables BANDEROLES (qui a l’époque étaient très à la mode ) et surtout pour échapper à la fouille des flics. Tout le monde était outillé comme pour la guerre du Vietnam, et les objets illicites étaient foison. Dans mon sac à dos se trouvaient la banderole de mon groupe, deux bombes agricoles, et un fumigène blanc énorme qui provenait d’un stock de l’armée. A côté de moi, un type espérait lui aussi forcer la fouille car il avait apporté 15 paquets de mammouth !!!!!
Une fois arrivés devant les escaliers qui conduisaient à la tribune, nous nous rendîmes compte avec stupeur qu’il y avait un deuxième barrage filtrant au sommet des escaliers !!! Les flics, au courant de notre réputation d’artificiers en tous genres, prenaient leurs précautions. Je commençais à me sentir mal pour les objets contenus dans mon sac, lorsque nous assistâmes à une scène IREELLE, que je n’ai plus jamais revue depuis. Au moment où nous grimpions, des dizaines de mains anonymes appartenant à des bleus qui étaient déjà passés se tendirent vers nous afin que l’on puisse entrer notre artillerie en toute impunité !!!!! Sans refléchir je tendis mon sac à bout de bras, qui fut immédiatement happé avidement par un supporter qui rapidement me montra sa faccia pour que je puisse le reconnaître une fois le CRS franchi !!!!
Hélas les pandores abbanbanés se rendirent compte qu’ils se faisaient mystifier, et se firent beaucoup plus agressifs . Ils commencèrent à scuzzuler tous les bleus porteurs d’objets en cherchant furieusement des objets contendants. Je franchissais la fouille sans encombre, lorsque le bleu à coté de moi se fit confisquer son drapeau du Sporting 78 ( celui avec les écussons de Torino, Newcastle…) sous prétexte que le manche était en bois !!!!
Or, à l’époque les hampes n’étaient pas réglementées comme aujourd’hui, et cela était particulièrement abusif ! Nous étions plusieurs à intervenir auprès du gentil CRS pour qu’il restitue la bandera, lorsque le flic haineux jeta le drapeau comme un javelot sur la… pelouse !! C’est alors que le bleu en question, qui était âgé d’une trentaine d’années péta un cable et cria : « Mon drapeau que j’avais à depuis 10 ans ! Mon drapeau que j’avis depuis 10 ANS !!!!!! ». Lisant dans mes pensées, ce type, que je n’ai plus jamais revu ensuite, prit le flic par les épaules et lui expédia une majestueuse CAPATA !!!
Le flic s’écroula, nous pénétrâmes en force, et commençâmes à nous installer. Je remerciai chaleureusement le bleu qui s’était chargé de mon sac et sortit la banderole pour l’appicciguer au grillage. Seulement j’eus des difficulté car ce dernier, sur toute la longueur de la tribune, était saturé de types qui essayaient d’en faire de même !!!! On assistait d’ailleurs à de byzantines discussions entre Cuncoltaghji et partisans du MPA qui avaient chacun entendu signifier le soutien de leur tendance au Sporting par banderole interposées !! Idem pour les paisani des villages du Fiumorbu, du Nebbiu et du Niolu, pour ceux du » Bar Machin » !! Une fois ce travail effectué, il fallut se retrouver entre amis, car dans la bousculade tout le monde s’était perdu de vue. Nous pûmes constater d’ailleurs que les etudiants corses de Nice ne se trouvaient pas avec nous, mais en plein coeur de la mythique tribune Nord, entourés de Niçois !! Le stade est maintenant quasiment plein, et c’est la fièvre généralisée.
Immédiatement nous entreprenons de marquer le territoire : les premières bombes agricoles sont lancées sur les supporters de la Brigade Sud Nice, les drapeaux s’agitent, et les chants commençent à partir. Tout le monde donne de la voix en attendant l’échauffement des joueurs, lorsqu’un bleu (avec un bandeau sur le front) complètement « trapanatu » enjambe le grillage, saute bandera en main sur la pelouse, et commence à entamer un tour d’honneur !!!!!! Il commence son sprint scimitu sous nos encouragements, reçois aussi ceux de la Nord (corses de Nice), se fait ensuite copieusement siffler par la Tribune d’honneur, et enfin passe devant la Tribune Sud où les » ultras » niçois, passablement énervés et vexés de s’être faits bouger par nos bombes agricoles, l’attendent de pied ferme ! Alors que j’étais en train dire à mon voisin » si ils veulent sauter eux aussi pour le tazzer on y va « , le furieux du Sporting (sûrement un habitué de la EST) se précipite vers le tribune Sud et commence à frapper comme un malade sur les faccie des niçois appicigués au grillage !!!
Tout le monde chez nous hurle de bonheur en criant » Bastia ! « , lorsque des espèces de vigiles de la sécurité du stade, habillés en survet bleu et taillés comme des Rambos, envisagent de s’emparer de ce nouveau Jojo Petrignani !! Habilement prévenu par nos cris animaliers, ce scimulitu, les bras levés en signe de victoire, se précipite vers notre tribune, et comme un ouistiti palmé réussit à échapper aux mollosses ! A la fois morts de rire et fiers de lui, nous reprenons à gorge déployée nos chants, lorsque les joueurs pénètrent enfin sur la pelouse pour l’echauffement !!!!
D’emblée, les joueurs du Sporting, qui aperçoivent notre tribune et la marée de drapeaux bleus et blancs, nous saluent. Antoine Di Fraya dira par la suite qu’il avait été franchement impressionné par notre nombre et notre ferveur.
Les niçois se placent à notre gauche, et commencent à trottiner, en se tenant à distance respectable des scimuliti bleus les plus proches d’eux. Tout le monde chez nous commence à monter en puissance, en veillant toutefois à ne pas trop se carboniser d’entrée, parce qu’on sait que le match va être long et éprouvant (pour ma part à ce moment je me paye déjà un sérieux mal de crâne (barre au front) qui est le signe avancé de la plus parfaite sbattulance).
L’échauffement se poursuit sans que rien de notable ne se produise, lorsqu’un ballon un peu trop appuyé par un niçois se dirige vers le grillage des bastiais les plus proches du poteau de corner. Immédiatement on perçoit un petit mouvement de foule de ce côté là, où se trouvent quelques animaux venus de l’Extrême-Sud (Portivechju plus spécialement). Inconscient du danger le capitaine niçois, l’arrière-gauche Philippe MATTIO, feint d’ignorer les immanquables quolibets, et se dirige vers le ballon, lorsque nous voyons partir de la tribune un petit objet à la forme ovoïde, qui rebondit deux fois sur la pelouse, avant de se coller au cuir. Quelques profanes se demandent de quoi il peut s’agir, alors que les yeux les plus avertis ont instantanément décelé une de nos fameuses Bombes agricoles !!!!
Seulement l’autre buse de capitaine ne l’a pas vue, et il s’apprête à mettre un calciu dans le ballon ! Je retiens mon souffle en craignant le pire, lorsque le bruit de la détonation nous parvient. Alors que ceux qui n’ont rien vu crient « Olé !! », en croyant à une B.A isolée, on perçoit le petit nuage de fumée classique qui accompagne l’explosion, et surtout le mocciu incarné de Mattio s’écrouler comme une bouse sur la pelouse !!!!
Tout le stade se tourne alors vers l’explosion, et un grand froid gagne notre tribune, car le Mattio est toujours » leccu » sur la pelouse. Certains crient déjà au comédien, mais après l’arrivée des premiers secours, on se rend compte que le niçois est purement et proprement dans les pommes !!!
C’est alors que le spectre du match perdu sur tapis vert saisit d’angoisse la marmaille bleue, qui n’en mène pas large. Les plus pessimistes (toujours les mêmes, ceux qui à 3-0 ont toujours peur qu’on se fasse remonter) y vont de leur couplet « Stu colpu simu freschi » et autres « L’avemu da piglià in culu », ce qui a le don d’irriter les inconscients (type : plastiqueurs de Postes et de Caisses d’Epargne) qui ne voient aucun mal dans cette sympathique démonstration pyrotechnique.
Quoiqu’il en soit le capatoghju est toujours présent, et on se demande si ce match, qui partait si bien, n’allait pas définitivement tourner en eau de boudin. Fort heureusement non, car au bout de quelques minutes, Mattio se revèle, et est même acclamé par une partie des bleus !!! (reconnaissons que parfois on fait une belle petite bande de falzacci, non?). C’est donc soulagés que nous assistons à la fin de l’échauffement. Les bleus regagnent les vestiaires sous nos vivats.
Pendant ce temps, les niçois de la BSN sont vexés comme des poux. Et pour cause : ils ont assisté depuis le matin au déferlement turchinu dans leurs rues, ils sont mis en minorité dans leur propre stade (30 % minimum du public est bleu, et inutile de dire qu’ils sont submergés au niveau de l’ambiance), se sont reçus une bonne palanquée de bombes agricoles dans la tronche, et cerise sur le gâteau, leur capitaine vient d’être violemment scuzzulé et a dû rapatrié sur le bord de touche comme une figue molle de la Ruche Foncière.
Ainsi font leur apparition dans la Tribune Sud quelques drapeaux tricolores, qui font mauvais genre avec le pseudo-particularisme régional niçois (dont le comté a été intégré à la République après nous). Immédiatement une nuée de drapeaux frappés du clandestin agenouillé s’agitent aux quatre coins du secteur bleu, et la grosse pression commence à se répandre.
Alors que les 22 acteurs sont dans le tunnel, on franchit un nouveau pallier, et une séquence mémorable va bientôt se produire. Pendant que résonnent les » Bastia, Bastia « , et que les premiers fumigènes comment à être décapsulés, les rouges et noirs commencent à exhiber une grande banderole : » SI LA MERDE ETAIT DE L’OR, LA CORSE EST UN TRESOR » (avec concordance de temps déféctueuse en prime), le tout agrémenté d’une Marseillaise dont on sent qu’elle n’a pas été souvent reprise jusqu’ici (fierté française et présence de banlieusards obligent).
De notre côté, après un moment de stupeur, c’est la craquance généralisée qui s’installe : alors que l’hymne gaulois est entonné, se produit une réaction en deux temps : dans le coin des porto-vecchiais 3 bombes agricoles sont lancées, qui explosent en plein milieu des niçois, qui détalent comme des lapins de la forêt de Bonifatu, ce qui laisse admirer trois énormes gouffres béants à l’endroit exact des déflagrations ! Mieux encore (moment magique) et alors que personne ne s’était concerté, 3000 poitrines à l’unisson se lancent dans une série impressionnante de « FLN! FLN! » comme on en a jamais entendu !!!! Quelle n’est pas de surcroît notre stupéfaction à la vue de clanistes purs et durs (c’est à dire limite C.F.R) en hystérie totale !!! Pour un peu, on leur aurait demandé d’aller prendre d’assaut le camp de Légion à calvi, ils y seraient allés à la nage, ces animaux -là !! La scimità et le patriotisme spontané dans toute leur splendeur ce soir là…
C’est dans cette ambiance apocalyptique et tri-dimensionnelle ( re-barre au front pour tout le monde) que les joueurs bleus, menés par Pierrot Bianconi, déboulent sur la pelouse, dans un incendie de fumigènes…
Alors que le coup d’envoi va être donné, on assiste à quelques petites échauffourées dans la tribune d’honneur en face de nous. Visiblement se trouvent là-bas des petits groupes de bleus qui doivent disserter de la fraternité franco-corse sans langue de bois.
Les joueurs sont enfin liberés dans l’ambiance que l’on devine et le Sporting se présente ainsi (si je me souviens bien) : Valencony, Bianconi, Salou, Burnier, Soumah, Taberner, Faye, Di Fraya, Rzepka, Mangione, Bourabaa.
D’emblée le sporting est à l’attaque, mais les niçois ripostent. On joue la 10ème minute lorsque le Sporting se voit attribuer un corner juste dans le coin droit de notre tribune. Antoine di Fraya le frappe, le ballon traverse une foret de jambes, et va se ficher dans le coin droit du but niçois !!! Tout le monde exulte, devant ce magnifique corner direct, lorsque l’arbitre, après maints palabres, annule le but pour un prétendu hors-jeu !!! Inutile de s’attarder sur les noms d’oiseaux dont il est aussitôt affublé….
Mais le Sporting ne se décourage pas et repart à l’attaque. A la suite d’une faute sur Mangione, l’homme en noir tente de se rattraper et nous siffle le penalty !! Explosion de joie dans nos rangs, immédiatement douchée à la vue du gros Piotr RZEPKA qui s’avance pour tirer. De son pas lent qui ne laisse pas sans évoquer le sprint de Mohamed Ali lors de la cérémonie d’ouverture des J.O d’Atlanta, ce quasi-albinos, se prépare, ouvre son pied et trompe le portier adverse !!! 1-0 pour Bastia alors qu’un gros du rang au-dessus s’affale sur moi et que je sbattule sur un type barbu avec un parapluie sur la tête aux couleurs du Sporting !!
Ensuite, la partie s’équilibre, et nous avons la confirmation que le match va être une vraie straziata. Les incidents de jeu ne manquent pas (avec un Pierrot plus bianconesque que jamais) et la mi-temps est sifflée sur le même score, qui nous remplit de satisfaction.
Tout le monde se repose un peu chez nous en prévision de la rude 2ème mi-temps, lorsqu’ on aperçoit un petit groupe de niçois de la Brigade Sud (je vous laisse deviner quelle composante…) s’avancer à l’angle gauche de la tribune pour venger les affronts subis jusque là. Ils tombent sur la même bande de surexcités de Portivechju que tout à l’heure, renforcés d’éléments disparates provenant du reste de la tribune. Certains niçois exhibent des couteaux (!!!) et n’ont pour toute réponse que quelques déchainés qui tentent de passer le grillage mozzu pour en découdre. Comme l’on voit venir vers ce lieu de désordre les sympathiques forces de l’ordre (renforcées par les vigiles en bleu taillés comme des Rambo qui avaient coursé le scimulitu de l’avant-match), on comprend qu’il ne sert à rien de tenter un assaut voué à l’échec. Toutefois, afin de se retirer dignement, les bleus font cadeau de quelques petites bombes agricoles qui explosent dans un joli bruit de fond, ce qui a le don de crisper un peu plus nos amis azuréens qui nous promettent l’enfer à la fin du match (ben voyons…).
Les joueurs reviennent, et le match reprend. Inutile de s’attarder longuement sur la deuxième mi-temps, ce fut une SOUFFRANCE de bout en bout. Chaque bleu passe à tour de rôle par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, et le paroxysme de l’adrénaline est atteint lorsqu’un niçois lancé plein axe s’échappe avec le ballon, grille les deux défenseurs venus sur lui, et s’apprete à penetrer dans la surface pour un face à face plus que dangereux avec Valencony. Les sorties dans les pieds n’etant pas le fort de notre goal (il excellait par contre sur sa ligne), tous sommes tétanisés, lorsque l’eternel Morlaye SOUMAH, revenu d’on ne sait où, lui inflige un magistral tacle par derrière qui envoie sbouler le nicois à l’interieur de la surface. Moment atroce, on ne sait pas si l’arbitre va siffler le penalty (de compensation) ET / OU expulser Morlaye, lorsque le brave homme ne sort qu’un misérable carton jaune pour notre guinéen.
La Vierge Marie, dont je rappelle que nous portons les couleurs, est intensément remerciée, et je jure dans l’instant de ne plus manquer aucun office (saoul ou pas) le dimanche matin à Notre-Dame de Lourdes.
La toute fin de match est du même calibre : les nicois sont plus qu’une fois proches du but, et leur public en bois se reveille de plus en plus. Ambiance, ambiance…
Les arrêts de jeu sont interminables, et le mauvais pressentiment nous etrangle, lorsque la fin du match est sifflée, dans le délire que l’on imagine !!!
Comme des centaines de bleus je me précipite au grillage dans l’idée d’envahir le terrain pour feliciter les joueurs bleus, et notamment Pierrot Bianconi, qui se dirige vers notre banderole. Quelques bleus arrivent à pénétrer sur le terrain, dont un qui vient du secteur des étudiants corses de Nice situé en tribune Nord. Alors que je suis en passe d’atteindre mon but, je suis violemment frappé sur les mains par un CRS qui avec sa compagnie s’est rué vers nous pour nous empecher d’aller fêter la victoire. Pire : le bleu de Nice, qui vient de récuperer le maillot bleu de Bianconi est rattrapé alors qu’il s’apprete à rejoindre son secteur, et ROUE de coups par un policier. C’est alors que Petru Bianconi, alerté par nos soins se lance dans son fameux sprint scimitu et balance un terrible tackle dans le dos de cette ordure, qui sera rapatrié sur civière (+ plus de 15 jours d’I.T.T qui feront craindre un moment pour la participation de Petru au ¼ de finale contre Nancy à Furiani.)
Apres un ultime salut aux joueurs et aux dirigeants de l’époque (1000 fois plus proches des supporters que l’equipe actuelle…), et le temps de récuperer nos banderoles, il est maintenant temps de se plonger dans la nuit niçoise afin de savourer notre victoire. Inutile de dire qu’on débache en quatrième vitesse, car rapidement le bruit des premiers incidents nous parvient. On croyait que ça allait être chaud, mais en fait c’est plus que chaud : on apprend que c’est WAR ZONE dans tout le quartier du Stade du Ray, et il n’est pas question pour nous de ne pas en être….
Aussitôt sortis de la tribune, nous assistons à des scènes de liesse, lors de lesquelles on voit des bleus se rouler dans la pelouse des jardins environnants, et même un (sûrement en manque) en train de copuler avec un cyprès en poussant des cris !!! C’est aussi le moment où on aperçoit des amis qui étaient là mais qu’on avait pas vu : embrassades, projets d’escouade pour aller chasser la racaille niçoise, et aussi rendez-vous plus tard dans la nuit pour parachever le succès par une bonne petite sborgna…
Seulement ces accolades font perdre un temps précieux, parce que dans les avenues proches du stade, ça a déjà péter de tous les côtés. N’ayant pas la prétention se savoir tout ce qui s’est passé ce soir-là, je ne vais parler que de ce que sais de source sûre.
Première surprise : le dispositif policier énorme mis en place dans l’avenue qui relie la tribune des ultras niçois à la notre, a été relâché pour faire place aux innombrables navettes de cars de la Ligne 2 des Transports Urbains qui doit ramener les bleus au port où le bâteau les attend.
Le premier azzuffu est à mettre sur le compte d’un groupuscule venu de Bastia , et qui formera plus tard le noyau dur de Testa Mora : à peine sortis dans l’avenue, ces derniers aperçoivent un enfant d’une dizaine d’année en train de pleurer. Ils lui demandent pourquoi, et le petit explique qu’il est isolé, et que des niçois en colère lui ont déchiré sa bandera corsa, dont il ne reste que des lambeaux. Il explique aussi que les auteurs de cet acte déplorable ne se trouvent pas loin, et il les désigne du doigt. Aussitôt les bleus les prennent en chasse, les coincent dans une impasse du quartier résidentiel voisin, et leur administrent une sévère correction. ils en profitent pour récuperer la bandera, qu’ils rendent au gosse qui vient de retrouver son père et qui est ravi.
Dans le même temps, ce sont des bleus en directe provenance des Collines de Casatorra qui sont aux prises avec les niçois qu’ils viennent de croiser. Cette équipe, pour l’essentiel licenciée à l’AJB, se caractérisait par leur grande solidarité et leur scimità. Alors que les niçois insultent, ça part de tous les côtés, sans préavis. Aux premières loges on trouve, l’actuel portier d’une boite de nuit à la mode du sud de Bastia. Résultat des courses : les niçois, roués de coups de drapeaux et autres moyens classiques, sont en déroute. Certains animaux de ce groupuscule arborerons ensuite en Tribune Ouest une grande bandera sur laquelle on remarquait des traces de sang accompagnées de la légende suivante : » Sang Niçois » !!!
De l’autre côté du stade, ça bouge pas mal aussi, et c’est d’ailleurs là que va se produire le plus gros incident de la soirée. Là les bleus sont beaucoup moins nombreux, car la plupart de ceux que l’on croise sont ceux venus en voiture particulière, et qui ont envisagé de passer la soirée sur Nice. C’est notamment le cas d’une bonne escadrille venue de Solenzara, que j’ai croisé quelques minutes auparavant avec force embrassades.
Au moment où ces fatigués approchent de leur véhicule, ils sont pris à partie par des supporters niçois qui se trouvent dans un car bondé des transports urbains. Les insultes sur la bâtardise de la corsitude fusent, et les courageux niçois se croyant à l’abri, menacent de descendre du car. C’est alors que les Fiumurbacci, nullement impressionnés, se mettent sbattuler : plutôt que d’attendre avec appréhension une éventuelle descente, ils décident de prendre les devants et de passer à l’attaque !! Le conducteur se dirige vers son véhicule, ouvre lecoffre, et distribue à ses comparses 3 barres de fer !! Au lieu de menacer eux aussi, ils se mettent aussitôt à courir vers le car, sous le regard tétanisé des pinz !!! Or, la tétanisation ne tarde pas à se transformer en effroi, car en deux coups de cuillières à pot toutes les vitres du car sont purement atomisées par les furieux solenzarais en transes !!
Alertés par le raffut (avenue bloquée) les CRS accourrent et se jettent sur les bleus, qui après avoir tenté une retraite, sont neutralisés. Résultat des courses : 4 individus sur-le-champ en garde à vue dans les sols du Comissariat Central, et mise en examen immédiate pour coups, blessures, et dégradations !!!! Quelques mois plus tard le verdict tombe : 6 mois de prison avec sursis pour les protagonistes !!
Il y aurait encore beaucoup à dire sur les événements de cette soirée (par exemple la bagarre à laquelle j’ai été mêlé au carrefour de Saint-Sylvestre est trop minable pour en faire état). Precisons toutefois le dernier incident important qui a touché cette fois un supporter du Sporting, et qui illustre le courage légendaire des niçois : alors que les navettes se succédaient vers le port, une canette de bière pleine jetée depuis un bar proche du stade traversa la vitre du car, et atteignit en plein visage un bleu d’une quarantaine d’années, qui eut le nez arraché. Sa blessure necessita par la suite plusieurs interventions chirurgicales.
Voilà pour se déplacement mythique, qui aurait pu l’être encore bien plus si les tristes sires niçois avaient joué le jeu. Esperons simplement que les bleus un jour se décidéront à réagir, afin que ces faits d’armes n’aient pas vocation à n’etre que de l’histoire ancienne et surtout révolue…
Première rencontre officielle d’Emmanuel Macron en Europe : Angela Merkel.
Difficile de ne pas donner la primeur à celle que tous les Européens, d’Estonie au Portugal, et de Chypre en Suède, considèrent comme le « numéro un » de l’Union Européenne. Deuxième rendez-vous parmi les vingt-sept : Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, en visite officielle à Paris. Ce calendrier semble indiquer avant tout le choix d’exprimer une solidarité politique du nouveau président français avec l’Exécutif espagnol contre la volonté d’indépendance en Europe du peuple catalan, alors que le Président de la Generalitat vient d’annoncer un referendum d’autodétermination le 1er octobre prochain.
Lors de la conférence de presse commune des deux chefs d’Etats à l’issue de leur rencontre, la question vient de la presse, et la réponse d’Emmanuel Macron fuse : « je vais être simple et direct, il s’agit d’une affaire interne à l’Espagne ». S’il en était resté là, et il le pouvait parfaitement, cela pouvait passer : personne n’attend de lui qu’il devienne subitement le chantre du droit à l’autodétermination du peuple catalan.
Mais il n’en est pas resté là !
« Je connais seulement un partenaire et un ami qui est l’Espagne. L’Espagne toute entière. Je connais un seul interlocuteur que j’ai ici à mes côtés et qui s’appelle Mariano Rajoy, le reste ne me concerne pas. » On ne doute pas une seconde que Mariano Rajoy était aux anges en écoutant ces propos, et qu’il a trouvé avec le nouveau Président français le partenaire idéal pour véhiculer une politique de fermeture au sein de l’Union Européenne.
Même en langage diplomatique, et sans vouloir en faire trop, Emmanuel Macron aurait pu placer un lieu commun sur « l’importance pour l’Europe de la démocratie », ou sur la nécessité du compromis et de la négociation, ou une autre déclaration qui, même sans vouloir déplaire à son hôte espagnol, aurait pu être comprise comme une main tendue aux dirigeants de Catalogne. Par exemple, plutôt que sa référence à « L’Espagne toute entière », il pouvait évoquer « l’Espagne dans sa diversité ». Et son propos « je connais un seul interlocuteur, que j’ai ici à mes côtés et qui s’appelle Mariano Rajoy » semble signifier qu’il refusera même de rencontrer le Président de la Generalitat de Catalogne.
Pour les Catalans, rien de bien nouveau. De Sarkozy à Hollande, ils ont toujours eu la même réponse de l’Etat jacobin français, le principal allié en Europe de la dérive autoritaire de l’Etat espagnol qui refuse de concéder la moindre entorse à sa vision d’un Etat unitaire.
En tous les cas, pour la Catalogne la messe est dite : le grand prêtre français du jacobinisme ferraillera aux côtés de l’Espagne éternelle contre les droits du peuple catalan.
Et pour la Corse ? La religion jacobine est notre ennemi irréductible. Qu’elle soit dominante au sommet de l’Etat n’est pas une surprise en soi. Il en était ainsi au début, avant l’affaire d’Aleria, puis les concessions faites ont été régulièrement remises en cause. L’Etat avance à reculons, mais, pour autant, il n’a jamais pu enrayer le processus de prise de conscience qui a, des décennies durant, forgé les convictions qu’aujourd’hui le peuple corse exprime majoritairement.
En Catalogne aussi, le sentiment national a gagné les cœurs et les esprits. Les coalisés du statu quo n’y pourront rien : l’Union Européenne devra faire sa place au peuple catalan, pour une simple et bonne raison : il est un peuple européen ! Et le peuple corse l’est tout autant.
Tous les peuples d’Europe seront parties prenantes de l’avenir de l’Europe. C’est leur intérêt, et c’est surtout l’intérêt de l’Europe elle-même. Aucune « raison d’Etat » ne justifie aux yeux de l’Europe que l’on vienne ainsi compromettre ses intérêts au nom de constructions qui appartiennent au passé.
Le referendum catalan aura lieu, et son résultat démocratique s’imposera, quelles que soient les gesticulations de Mariano Rajoy et de ses alliés.
Les agents grévistes de Pôle-Emploi tiennent à informer les demandeurs d’emploi que des dispositions existent:
Des numéros de téléphone sont affichés á Bastia
Les demandeurs d emploi d’Ajaccio peuvent se rendre ou téléphoner à la Direction Régionale de Pôle emploi sur la rocade (0495293030)
A Porto Vecchio des agents non grévistes travaillent .
Sachez que les sites pôle emploi travaillent sur un réseau permettant à chaque site d’intervenir sur n’importe quel dossier en corse.
Nous déplorons par ailleurs l’absence du Directeur Regional qui n’a pas changé d’une ligne son programme habituel (réunion à Paris et week-end en famille à Manosque), ce qui a pour effet de repousser le déblocage éventuel du conflit, voire de l’envenimer.
Nous dénonçons l’abandon du navire pole emploi par le capitaine Peladan qui bénéficie des largesses des cotisations salariales et patronales pour vivre au frais des contribuables corses (hôtels, restaurants, voiture de location hebdomadaire et billets d avion). Qui fraude qui?
« Je dédicacerai mon ouvrage en langue corse « Girandulata murtale » le vendredi 30 juin 2017 à la librairie Les Palmiers place de la mairie à Aiacciu à partir de 16H et le samedi 1er Juillet à la librairie la Marge à Aiacciu à partir de 16H.
Mon ouvrage sera disponible dans ces deux librairies mercredi 28 juin. »
« Cette nouvelle en langue corse, est tirée d’un “récit-fiction” de mon village, Carbuccia (vallée de la Gravona) un peu (plutôt) sombre, un peu revisité, des années 60, raconté au cours des veillées, en famille ou avec des voisins et amis, devant « u fugone ».. Ces années où la Corse rurale, pas encore sortie de la torpeur de l’après-guerre 40-45, en proie à la désertification, vivotait plutôt mal que bien, mais où les villages dépeuplés avaient une âme et une vie communautaire… avant les fractures et les chamboulements des années 70-80.
L’emploi de la langue corse, et dans un genre inhabituel, représentait pour moi une difficulté supplémentaire dans ce challenge. J’espère que mes lectrices et lecteurs feront preuve de magnanimité à mon égard dans ce plongeon vers “l’inconnu”. Et que les spécialistes et « puristes » linguistiques me pardonneront certaines erreurs, fautes de style, ou autres. Quant au contenu, à chacune-chacun de juger…
Cette nouvelle (58 pages) sera en vente au prix de 12 euros Si certains de mes ami(e)s réel(le)s ou virtuel(le)s souhaitent le recevoir, qu’elles ou qu’ils me contactent en message privé en me donnant leur adresse et ils le recevront après la poste.
Cet ouvrage sera en vente aussi lors des journées des éditeurs à Aiacciu en juillet 2017. »
(article modifié du 1er juillet 2016)
« Quel chemin parcouru depuis les années 70 où la contestation identitaire corse a ressurgi de ses cendres, jusqu’à ce jour du 13 décembre 2015, où les Nationalistes ont obtenu la majorité aux élections territoriales dans l’île !
Difficile de savoir de quoi demain sera fait, tant les pesanteurs et les obstacles demeurent, et tant les défis à relever sont nombreux. Même le dossier des militants incarcérés ou recherchés n’est pas encore réglé. Toutefois, un tournant majeur a été négocié. Le paysage politique traditionnel de l’île a vécu. Les revendications portées par les Nationalistes sont pour la plupart largement partagées aujourd’hui par les Corses. C’est désormais une nouvelle étape qui s’ouvre. Une autre génération s’est levée, reprenant le flambeau d’une histoire réactivée il y a près d’un demi-siècle. »
CORSE UN SI LONG CHEMIN
Editions Fiara, Carbuccia, 190 p, 21 euros
Cet ouvrage est en vente dans les librairies de l’île à partir du 18 avril 2016
(Unità Naziunale – 14h30) Le projet de loi « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » a été présenté ce jeudi 22 en conseil des Ministres.
Conçu par le gouvernement comme un moyen d’organiser une « sortie maîtrisée » de l’état d’urgence, il prévoit de transposer plusieurs de ses mesures dans le droit commun.
Dans une lettre ouverte, la LDH interpelle les députés de Corse nouvellement élus sur les dangers liberticides de ce projet qui sera prochainement débattu à l’Assemblée Nationale :
Lettre ouverte aux députés de Corse
Vous avez été élu à l’Assemblée Nationale pour y représenter les citoyennes et les citoyens d’une circonscription de Corse. La section de Corse de la ligue des droits de l’homme vous félicite.
Très prochainement, vous aurez à vous prononcer sur un « projet de loi renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure ». Ce projet nous inquiète au plus haut point. Il s’inscrit dans la continuité de réformes législatives qui ont modifié profondément notre code de sécurité intérieure et notre code pénal ces dernières années. Sous couvert de sécurité des citoyens face aux actes de barbarie commis sur le territoire français – que nous condamnons sans ambiguïté et qui doivent être punis – ce projet vise à introduire dans le droit commun de nombreuses mesures relevant de l’état d’urgence.
En accroissant les pouvoirs de police et les mesures privatives et restrictives de libertés sur la base d’éléments de surveillance des services de renseignement, en excluant le juge judiciaire, indépendant et garant des libertés individuelles du contrôle de ces mesures, en opérant ainsi un transfert de pouvoirs vers le juge administratif, cette loi ferait peser sur nos équilibres démocratiques un danger majeur.
Pourtant l’actuel Président de la République avait lui-même dénoncé d’autres projets de lois sécuritaires en appelant à ne pas « céder à quelque surenchère pour répondre à l’événement tragique qui endeuille notre pays » et en prononçant ces mots : « remettre en cause la légitimité de l’autorité judiciaire, c’est affaiblir l’autorité de l’Etat et l’autorité dans l’Etat, et ça n’est pas compatible avec une vraie politique de sécurité dont notre pays a aujourd’hui besoin ». C’était en avril 2017, après la fusillade sur les Champs-Elysées.
Le gouvernement par la peur ne rassure pas les citoyennes et les citoyens. Il les inquiète et les incite à demander toujours plus d’autorité et toujours moins de liberté. Benjamin FRANKLIN nous a alerté : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour davantage de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ».
Aujourd’hui, le projet gouvernemental constitue un effet cliquet par le basculement qu’il induit sur la pente de l’érosion continue des droits et libertés enregistrée ces dernières années. Déjà nombre de magistrats, d’avocats, d’organisations de défense des droits de l’homme dénoncent un projet dangereux et liberticide.
De par votre mandat, il vous échoit la responsabilité d’informer les citoyennes et les citoyens de la nature et du contenu de ce projet de loi. La ligue des droits de l’homme se tient à votre disposition pour vous accompagner dans ce travail. Nous comptons sur votre présence à nos côtés pour mener ce combat pour un état de droit démocratique.
L’ensemble des organisations syndicales des 3 collectivités réunies en groupe COLLECTIVITÉ DE CORSE à Corti, condamne avec vigueur les propos diffamatoires portés par le Président du CD2A à l’encontre de deux agents fonctionnaires agissant dans le cadre de leurs missions.
Les organisations syndicales tiennent à apporter leur soutien aux fonctionnaires injustement incriminés et n’accepteront pas que se reproduisent de telles pratiques. Les organisations syndicales resteront vigilantes vis à vis de ce type de comportement et appellent le Président du CD2A à plus de responsabilités dans l’exercice de son mandat vis à vis de ses agents et de la population qu’il représente.
L’intersyndicale des 3 collectivités (STC, CFDT, CGT, FO)
Le Président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, dans un communiqué de soutien aux deux agents mis en cause par le Président du Conseil Départemental de Corse-du-Sud, rappelle à l’ordre Pierre-Jean Luciani.
Le jeudi 15 juin dernier, le Président du Conseil Départemental de Corse du Sud à donné aux fonctionnaires et agents la consigne stricte de ne plus participer aux groupes de travail mis en place entre les trois collectivités appelées à fusionner pour créer la nouvelle Collectivité de Corse à compter du 1er janvier 2018. Ce jour, jeudi 22 juin 2017, il a cherché à justifier cette décision en dénigrant publiquement et nominativement deux fonctionnaires de la Collectivité Territoriale de Corse.
Le Président du Conseil Départemental de Corse du Sud est un élu expérimenté et est lui-même, comme il le souligne souvent, un ancien syndicaliste. Il ne pouvait donc pas ignorer le caractère déplacé et blessant de ses propos et la légitime émotion qu’ils allaient susciter, aussi bien auprès des deux fonctionnaires concernés que de l’ensemble de leurs collègues des trois collectivités.
La situation regrettable ainsi créée me contraint donc à la présente mise au point, effectué en ma qualité de chef des personnels de la Collectivité Territoriale de Corse. Je souligne à ce titre le caractère inacceptable de ce procédé, tant sur la forme que sur le fond, et je réaffirme publiquement aux deux personnes mises en cause, lesquelles sont placées sous mon autorité hiérarchique et fonctionnelle, mon soutien et ma totale confiance. Le Président du Conseil Départemental de Corse du Sud ayant, par sa mise en cause publique à leur égard, crée une situation de tension et de crispation, il lui appartient de prendre les initiatives susceptibles de rétablir la confiance et l’apaisement. Je forme pour ma part le vœu que le travail engagé depuis plusieurs mois entres les élus, fonctionnaires et agents des trois collectivités appelées à fusionner reprenne et se poursuive normalement : C’est dans l’intérêt des agents. C’est aussi dans l’intérêt de la Corse et des Corses, au service desquels sera placée la Collectivité de Corse à naître le 1er Janvier 2018.
Gilles Simeoni Presidente di u Cunsigliu Esecutivu di Corsica 22 juin 2017
(Unità Naziunale – 22 juin 2017) MOBILISATION GÉNÉRALE: Rendez-vous demain, Vendredi 23 Juin 2017 à 8h30 devant le Tribunal de Bastia.
Suite aux poursuites engagées contre des agriculteurs corses pour une opération de défrichement, nous ne pouvons tolérer que la profession agricole soit sanctionnée, par une réglementation complètement inadaptée à la réalité de notre territoire, dans son travail de mise en valeur du foncier agricole et de prévention des incendies, alors que la menace du feu s’intensifie, d’année en année, au regard des périodes de sécheresse sévère qui s’enchaînent et frappent la Corse de plus en plus durement. Ainsi, en collaboration avec les Jeunes Agriculteurs de Haute-Corse, nous appelons à une mobilisation générale de nos adhérents et de la population agricole et nous vous invitons, vendredi 23 juin 2017 à nous rejoindre dès 8h30 devant le Palais de Justice de Bastia pour faire entendre nos voix. Ghjuvanni Agricultori 22 juin 2017
(2 juin 2017) Joseph Colombani comparaissait ce matin devant le tribunal correctionnel de Bastia avec François-Marie Colombani, un agriculteur de Castagniccia (aucun lien familial), suite à une altercation avec deux agents de l’Office national des forêts.
3 mois de prison et 500 euros d’amende ont été requis pour outrage. Le hasard fait que le délibéré dans cette affaire d’outrage a été fixé au 23 juin prochain, jour précis où sera jugée la principale affaire, celle de l’amende.
François-Marie Colombani est accusé d’avoir agressé verbalement l’un des deux agents de l’Etat à la sortie d’une audience dans ce même tribunal, le 10 mars dernier . Joseph Colombani est soupçonné d’avoir agressé verbalement et physiquement les deux agents.
Le hasard fait que le délibéré dans cette affaire d’outrage a été fixé au 23 juin prochain, jour précis où sera jugée la principale affaire, celle de l’amende.
(10 avril 2017) Joseph Colombani, président de la FDSEA de la Haute-Corse était convoqué mardi matin au commissariat de Bastia pour des faits de violence contre deux agents de l’Etat, après la condamnation d’un autre agriculteur pour le défrichement d’un terrain sans autorisation.
François Colombani, également convoqué ce matin, avait été condamné à 174.000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Bastia pour avoir démaquisé une parcelle de 2000 m² sans avoir demandé d’autorisation. Lors du procès une altercation avait éclaté avec deux agents de l’Office national des forêts. Un rassemblement de soutien était organisé devant le commissariat rassemblant notamment des représentants de la Chambre d’agriculture, des syndicats agricoles ainsi que des sympathisants nationalistes. (source FR3Corse)
Corsica Libera apporte tout son soutien à son militant Joseph Colombani qui, dans le cadre de sa fonction syndicale, est convoqué ce mardi 11 avril à 9h au commissariat de Bastia.
Corsica libera tient à apporter également son soutien au jeune agriculteur auditionné dans la même procédure.
Cette audition ubuesque apporte une nouvelle fois la preuve qu’une loi française ne peut pas s’appliquer directement à la Corse.
En effet, la loi sur le « défrichement », ne tient pas compte de l’ancienneté spécifique à la déprise agricole en Corse, remontant aux dernières guerres (14-18, 39- 45).
Or, la loi stipule que toute mise en valeur réalisée par un agriculteur sur une parcelle qui est en déprise agricole depuis plus de 40 ans, doit répondre à une autorisation de défrichement, délivrée par les services de l’Etat, ce qui peut entraîner pour l’agriculteur le paiement d’une compensation de 11 000 € l’hectare, rendant, de fait, la mise en valeur impossible.
Ainsi l’agriculteur, ne pouvant utiliser son potentiel productif, sera un peu plus dépendant du fourrage importé et de la politique du « tout prime ».
C’est pour avoir dénoncé énergiquement l’inadaptation de la loi sur le défrichement que les deux agriculteurs sont poursuivis.
La Corse, comme la Guyane, est-elle condamnée à rester une région assistée, où la forêt et les richesses naturelles ne peuvent être exploitées par le peuple, dans le cadre d’un développement durable ?
Corsica libera sera toujours aux côtés de tous les agriculteurs poursuivis pour ne pas avoir respecté cette loi sur le défrichement, dont l’application mécanique et sans discernement est incompatible avec l’avenir pastoral que nous voulons pour l’agriculture de notre pays.
Corsica Libera
10 avril 2017
Corsica Libera sezzione Piaghja Urientale porta u so sustegnu fraternu à u so militante di sempre, Joseph Colombani è à u giovanu agricultore cunvucati per nunda à u cummissariatu.
Ùn si ponu mette in pratica in Corsica e lege chì sò state fatte per i lochi cuntinentali senza tene contu di e realità sucioecunomiche corse.
Più chè mai, ci abbisogna un putere legislativu corsu per sviluppà u nostru paese.
CORSICA LIBERA FIUM’ORBU PIAGHJA ORIENTALE
La FDSEA2A et les JA2A condamnent avec la plus grande fermeté la garde à vue du Président de la Chambre Régionale d’Agriculture et de la FFSEA2B, Mr Joseph colombani.
Naturellement, nous lui apportons notre soutien et notre solidarité la plus totale dans la limite où l’on ne peut se permettre de contraindre un syndicaliste reconnu et apprécié de la profession, qui dans le cadre de son activité, défendait un exploitant agricole face aux provocations maladroites et dénuées de sens, d’agents zélés des services de l’état .
Nous œuvrerons comme à notre habitude à la défense des intérêts des agriculteurs corses à vivre de notre terre.
(Unità Naziunale – 8h00) Trois « nationalistes clandestins » disant représenter « des dizaines de personnes » ont revendiqué lors d’une conférence de presse « clandestine » avec des journalistes de Corse-Matin des violences urbaines commises depuis un an dans toute la Corse.
Les trois nationalistes, disant appartenir à « un ensemble de militants nationalistes clandestins, affilié à aucun mouvement politique » ont également revendiqué, lors de cette conférence de presse qui s’est tenue jeudi une dizaine d’attentats à l’explosif contre des banques, perpétrés depuis la fin 2016.
Ces trois insulaires ont pris le maquis, y ont installé un drapeau corse et se sont expliqués sur ces actions, afin de ne plus seulement passer « pour des casseurs« . Car ils assurent délivrer « un message politique« . « Alors que le climat est apaisé depuis le dépôt des armes du FLNC en juin 2014 et que les nationalistes sont désormais au pouvoir, les rafles et les placements en détention de nombreux jeunes, sans dates de procès, ont alimenté le sentiment d’une injustice extrême subie par le peuple Corse« , ont-ils dit.
Selon eux, le point de départ de ces violences est l’affaire « Reims-Bastia« . Ils notent que « le climat de paix n’est pas respecté. L’État est dans une posture de blocage systématique« .
Ils ont assuré ne pas vouloir pour leur part créer de blocage entre l’État et le pouvoir en place dans l’île. « Notre mouvement ne souhaite en aucun cas, perturber les élus. L’objectif est d’épauler la majorité nationaliste« .
Enfin, ils ont adressé un message au nouveau chef de l’État, Emmanuel Macron : « Si le président de la République française utilise les mêmes moyens répressifs que François Hollande, s’il entre lui aussi dans une logique de promesses non tenues et ne donne aucun gage à l’Assemblée de corse, nous réagirons« .
En plus de défendre les revendications habituelles comme le statut de résident et la libération des prisonniers « politiques« , ils réclament « la remise en liberté des jeunes incarcérés » pour les faits de violences urbaines et des « dates de procès« .
AFP
EXTRAITS DE LA REVENDICATION DE JUIN 2017
« la quasi-totalité des attentats et les manifestations violentes intervenus en Corse ces dernières mois ».
« Nous constatons aujourd’hui que le climat de paix instauré par les nationalistes n’est pas respecté par l’Etat qui est dans une posture de blocage systématique ».
« Dans le contexte apaisé que connait la Corse aujourd’hui les séries d’arrestations, les procès et les fichages de jeunes nationalistes par la justice de l’Etat français sont des attaques qui ne peuvent pas rester sans réponse au regard du contexte politique ».
« Alors que le climat est apaisé depuis le dépôt des armes du FLNC en juin 2014 et que les nationalistes sont désormais au pouvoir, les rafles et les placements en détention de nombreux jeunes, sans dates de procès, ont alimenté le sentiment d’une injustice extrême subie par le peuple Corse »
« notre mouvement ne souhaite en aucun cas perturber les élus, se défend le groupe clandestin. Notre objectif est d’épauler la majorité nationaliste. Si certains voient notre action autrement ils se trompent »
« nous ne sommes pas partie prenante de Corsica Libera, de Femu A Corsica, ni du Rinnovu Naziunale ».
UN MEME GROUPE REVENDIQUAIT CES ACTIONS SUR FR3 CORSE (Avril 2017)
Des revendications mais aussi des zones d’ombres. En avril 2017, la rédaction de France 3 Corse avait déjà rencontré de jeunes nationalistes qui sous couvert d’anonymat revendiquaient ces mêmes attaques, invoquant la loi du talion pour répondre à chaque « agression » des forces de l’ordre. S’agit-il du même groupe? Tout le laisse penser.
« Nous sommes des militants de tous bords (…) Nous sommes le peuple, c’est-à-dire que derrière nous se cachent beaucoup de jeunes qui ont des convictions politiques. »
« Nos élus sont face à une porte close à Paris, la lutte armée n’existe plus, donc la lutte qui se passe dans la rue actuellement semble être le seul moyen qui se présente à nous pour exprimer notre mécontentement. »
« La société corse est actuellement menacée. Il y a beaucoup de précarité, il y a des fléaux comme le trafic de drogue aux quatre coins de l’île, notre langue est menacée. Si nous ne voulons pas que notre peuple subisse une extinction pure et dure, il faut se battre. »
« Je pense que ce phénomène va s’intensifier dans les jours à venir s’il n’y a pas de réponse positive de l’Etat à l’instauration d’un climat de paix en Corse. »
Jeudi, ces trois insulaires se sont expliqués sur ces actions, sans pour autant en dresser la liste exacte, afin de ne plus seulement passer « pour des casseurs ». Car ils assurent délivrer « un message politique ».
« Plus on tarde côté Paris, côté gouvernement à donner des signes d’avancées notamment sur la question des prisonniers, du rapprochement, de l’amnistie, alors qu’il y a eu des gestes forts de paix et plus on peut laisser libre court à ce genre de manifestation », a réagi Jean-Félix Acquaviva, député « Pè a Corsica » de la 2ème circonscription de Haute-Corse. « Il est évident en ce qui nous concerne qu’il faut tourner la page de 50 ans de combats et de conflits, il faut éviter ce genre de manifestation et je crois qu’aujourd’hui nous sommes dans un entre-deux qui fait qu’on ne peut pas se manquer sur l’avenir ».
(21 juin 2017 – Unità Naziunale) L’Assemblée Plénière du Conseil Municipal d’Hernani exige la fin de la dispersion à l’unanimité
ETXERAT. L’Assemblée Plénière du Conseil Municipal d’Hernani a adopté à l’unanimité (avec les voix du PNV, d’EH Bildu, d’Orain Hernani et du PSE-EE) une motion exigeant la désactivation immédiate de la politique de dispersion et d’éloignement des prisonnier-e-s politiques basques, après l’accident subi le 3 juin dernier par des amis du prisonnier Asier Ormazabal.
L’Assemblée a exigé que les droits de tous soient respectés face au châtiment ajouté que représentent la dispersion et l’éloignement pour les familles et amis de prisonniers basques. Elle a également exprimé son inquiétude quant à l’accident relativement grave subi par les amis du prisonnier d’Hernani Asier Ormazabal.
De plus, l’accord municipal prévoit de transmettre ces demandes au gouvernement espagnol, ainsi qu’à l’opinion publique. Le Conseil Municipal d’Hernani considère que la dispersion n’a aucun sens aujourd’hui. « Cette mesure affecte directement les familles et amis des prisonnier-e-s. La dispersion est un châtiment inutile », selon le groupe municipal.
Le maintien de la politique de dispersion a déjà causé 6 accidents cette année, ajoute l’accord. La Mairie d’Hernani appelle à participer au rassemblement organisé par Hernaniko Senideak pour dénoncer cet accident aujourd’hui mercredi 21 juin, à 20h, place Gudari.
C’est le journal en ligne MEDIABASK qui l’annonce sur son site.
Les trois députés régionalistes corses fraîchement élus, Michel Castellani, Jean-Félix Acquaviva et Paul-André Colombani, souhaitent créer un groupe parlementaire pour exister à l’Assemblée nationale et faire entendre leurs revendications. Et pour y parvenir, ils pourraient s’appuyer sur Jean Lassalle.
« Nous n’avons pas des revendications extravagantes. Nous sommes les représentants d’un petit peuple qui veut vivre en paix et qui veut être reconnu ce qu’il est dans sa dimension historique et culturelle, ce n’est pas très compliqué à comprendre » Michè Castellani
Jean Lassalle, récemment réélu député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques pourrait s’allier avec les trois députés de l’alliance Pè a Corsica (autonomistes et indépendantistes) pour former un groupe « de défense des territoires ». Les députés sont tombés d’accord pour s’allier mais le destin de ce groupe parlementaire est pour le moment suspendu à la possibilité de réunir les quinze députés nécessaires.
« Nous sommes là pour s’inscrire dans une logique de lien entre ce qui se fait en Corse en termes de volonté d’émancipation et traduire ici en termes de datation législative, réglementaire et en solutions politiques ce que la Corse demande fortement et majoritairement » Jean Félix Acquaviva
Selon Jean Lassalle, il y a à l’heure actuelle une dizaine de députés qui auraient donné leur accord pour faire partie du groupe, venant de différents territoires à identité spécifique : les trois corses évidemment mais aussi des élus venus de Polynésie, Bretagne, Alsace ou encore La Réunion. Le député béarnais et les trois corses sont désormais à pied d’oeuvre pour trouver les quelques élus manquants. Toujours selon J. Lassalle, la constitution du groupe s’est vue concurrencée par les velléités de Manuel Valls à faire de même : certains députés un temps intéressés par son groupe se seraient finalement tournés vers l’ancien Premier ministre.
L’alliance peut sembler étonnante car les positions de J. Lassalle sur les questions identitaires n’ont pas toujours été très claires. Mais le député l’assure : « Chacun garde sa liberté de vote au sein du groupe. » Le dénominateur commun ne serait pas politique mais technique et les députés qui siègeraient dans ce groupe seraient unis autour de leur volonté de « défendre les territoires, la culture et la langue ».
Mais à ce stade, rien n’indique qu’ils parviendront à franchir le seuil minimal de 15 députés pour créer un groupe parlementaire.
Voici en quelques lignes des informations sur Marcel Lorenzoni (dossier) qui étaient sur les sites d’unità naziunale. Malgré la suppression du site d’internet, quelques archives sont en ligne sur corsicainfurmazione.org. Ces informations sont celles diffusées à partir de l’incarcération de Marcel Lorenzoni, et de sa décision d’occuper le terrain « virtuel » de la communication.
Militant de la première heure, Marcel Lorenzoni fut de tous les combats nationalistes des trente dernières années. Arrêté dans l’affaire de l’assassinat du préfet Érignac, il passe dix-huit mois à Fresnes pour être finalement relaxé. Il ne cessera de dénoncer l’iniquité du traitement fait aux siens et à lui-même.
« Lettres de Fresnes »
Il écrit ces lettres du fond de sa cellule à ceux qui, de près ou de loin, responsables politiques, journalistes ou simplement amis et parents, ont eu à voir avec «la question corse». Elles confirment la maîtrise d’un discours nationaliste fondé sur la dénonciation des injustices, le courage et la responsabilité politiques, le désir d’un avenir serein.
FRATELLENZA, CPN, PPI…
1) Après son interpellation en février 1998, et celles de nombreux militants proche de Marcel, fut crée, pour les soutenir, l’Associu Fratellenza. Cette association prenait en compte un certain nombre de militant qui avaient démissionnés d’A Cuncolta Naziunalista et qui avait rejoint le Collectif pour la Nation. Vous trouverez sur ce site, Libertà (d’origine), crée en 1997, la partie traitant de cette association de défense de prisonniers politiques. (De nombreuses actions comme la grève de la faim de ses amis dans une église à Ajaccio, comme la création de la première pétition internationale sur internet…)
CYBER JOURNAL A NAZIONE
2) Alors que Marcel Lorenzoni était en prison, le Partitu per l’Indipendenza dont il était un devenu un militant, décida de créer un journal d’opinion, A Nazione. Le P.P.I, à travers certains de ces militants comme Jacques Faggianelli; Roger Simoni et Marcel Lorenzoni, prit rapidement conscience en 98/99 de l’importance de l’outil de communication qu’est Internet. Et tout naturellement, le site A Nazione (dernière réalisation) vu le jour très rapidement. Vous trouverez sur ce site, l’intégralité des 3 journaux A Nazione (site d’origine), ainsi qu’un essai de constitution pour une Corse Indépendante
Ils n’étaient légions ceux qui ont cru en l’internet pour faire la propagande de la lutte de libération nationale dans les années 90, des militants comme Roger Simoni et Marcel Lorenzoni mais pas qu’eux, avaient une vision sur l’utilisation d’internet dans la communication pour défendre le peuple corse et ses droits fondamentaux. Les sites libertà, unità naziunale et A Nazione ont été pendant un temps le moyen pour cette ligne politique du CPN et du PPI un moyen d’occuper le terrain virtuel. Un terrain qui à ce jour, est toujours d’actualité.
L’INTERVIEW AU CYBER JOURNAL AMNISTIA
3) Marcel Lorenzoni avait accordé en mai 2000 une interview au cyber journal Amnistia. Cet article n’était plus disponible gratuitement, mais il est possible de le lire en ligne sur corsicainfurmazione.org depuis la fermeture du site Amnistia.. Le voici sur ce lien
LETTRES DE FRESNES
4) « Lettres de Fresnes » est un recueil posthume de la correspondance de Marcel Lorenzoni durant son incarcération dans le cadre de l’instruction du préfet Claude Erignac. Par la personnalité de son auteur – qui a été de tous les combats nationalistes de ces 25 dernières années, cette publication détient valeur de document pour les nationalistes et plus largement tous ceux que la politique corse intéresse. C’est après dix-huit mois de détention que Marcel Lorenzoni sera libéré lorsque la « piste agricole » sera abandonnée par les enquêteurs de la DNAT Durant cette période, Marcel Lorenzoni s’adressera par lettres aux autorités judiciaires ou politiques, aux journalistes, aux chercheurs ou simplement à ses proches, pour dénoncer le traitement réservé aux siens et à lui même, tout en précisant ses positions politiques sur la question corse. Ces écrits témoignent d’une action politique à un moment d’incertitude et de forte tension et de la force de conviction d’un militant qui fut une grande figure du nationalisme. L’Adecec, site internet corse, rend à sa manière un hommage au militant et à l’homme en publiant une lettre de Fresnes.
Corse Matin en janvier 2001 extraits :
« Pour sa présentation, Guy Firroloni était entouré de sa compagne Fabienne, de son frère, et du représentant du comité anti répression.Une présence plus que symbolique puisque c’est à cette structure qu’iront les royalties.En proie à la solitude, aux affres de la privation, Marcel Lorenzoni retrouvait, à travers ces missives, les chemins d’une liberté dont il avait déjà été privé à plusieurs reprises, sans que son engagement fut jamais remis en cause.Le militant qu’il était, l’homme des coups d’éclat et de force laisse tant soit peu la place, dans l’intimité de l’isolement, à un individu plus vulnérable, plus perceptible.Il évoque beaucoup son cas personnel, tout en se resituant en permanence dans la vie et les événements insulaires, qui sont le vrai ciment de sa réflexion. Ecrivant notamment aux juges et aux politiques, il dénoncera constamment le traitement fait aux détenus nationalistes.Il évoque longuement la question corse, les rapports avec l’appareil d’Etat, le devenir d’une ile pour laquelle il ne voit d’issue que dans la lutte nationaliste. Au fil des lignes, il laisse aussi transparaitre l’espoir d’un avenir plus serein, plus juste pour tous.Dans cet ouvrage posthume, c’est un peu un appel à la réconciliation qu’il lance, à tous ceux que préoccupe le destin des insulaires. »
Quelques lettres : Voici les lettres que les sites Unità Naziunale et A NAZIONE, cyber journal d’opinion avaient publié sur internet avec l’accord de Marcel Lorenzoni et des éditions Albiana. (l’acheter en ligne)
(article de juin 2015) Il y a des personnes qui vous marquent à jamais, il est de ces personnes qui au plus profond de vous, vous ont transmis l’amour et la passion de quelque chose. Que ce soit l’amour de sa terre, l’amour de son peuple, la volonté farouche de toujours vouloir vous battre pour défendre vos idées.
Les personnes qui ont connus Marcel Lorenzoni vous diront toutes qu’il a laissé un souvenir derrière lui que ce soit sa carrure imposante, sa grosse voix, sa fougue ou son ardeur donnée par la passion de sa terre. De la cave d’Aleria à l’affaire Bastelica-Fesch, des campagnes électorales aux champs de batailles, ton engagement pour la liberté de ta terre ne s’éteignit jamais.
Aujourd’hui, voilà 15 ans que tu as nous quitté. Je revois cette assistance devant l’église Saint Roch, ces centaines de personnes venues vous rendre hommage, devant ces deux cercueils recouvert par notre Bandera, croyant que ce n’est pas possible que vous n’êtes pas partis…
Dumenicu Tognetti écrivait après ta mort que les grands hommes ne meurent jamais, il avait raison, ton souvenir est toujours parmi nous.
Corsica Nostra ribomba ind’i i nostri cori, cum’è a to voce ribomberà pà l’eternità !
15 anni dopu a to disparizione, firmerà sempre o tu ricordu o Marcè !
D’Aleria en 75, en passant par Bastelica Fesch en 80, son incarcération en 1998 dans la piste agricole à la création d’Unità en 1999, Marcel Lorenzoni était un acteur incontournable de la Lutte de libération Nationale. Marcel Lorenzoni, ancien parachutiste mais pas que, avait été membre de plusieurs mouvements nationalistes, dont l’ARC, l’Union du Peuple Corse (UPC) et la Cuncolta. Homme d’action et de conviction, Marcel Lorenzoni, connu « pour être un fervent défenseur du peuple corse ». Membre d’U Culletivu per a Nazione (CPN), il avait été interpellé, au lendemain de l’assassinat du préfet Claude Erignac. Ne cessant de clamer son innocence, il avait été libéré, à la suite de l’arrestation du commando de Cargèse, après 18 mois (Février 98 – Aout 99) d’incarcération. Depuis, il avait repris ses activités au sein du PPI puis d’Unità, qui regroupe huit organisations nationalistes. Avec lui, c’est l’une des figures de proue du nationalisme pur et dur qui disparaît. (juin 2000 unità naziunale)
(source Express) Né en 1944 à Poggio-di-Lozzi (Haute-Corse), il entreprend trois années de faculté dentaire à Marseille. (…) Il tente un an de fac de lettres à Nice, avant de tout plaquer pour s’engager dans les parachutistes. Il en ressort sergent-chef, ayant acquis un goût marqué pour l’autorité, le commandement et l’action directe. Il retourne alors au pays et s’engage dans la lutte nationaliste.
Il participe, l’arme au poing, à l’occupation de la cave d’Aléria, en 1975, pour protester contre la présence des viticulteurs pieds-noirs. L’affaire tourne au drame. L’établissement est pris d’assaut par les gendarmes: deux d’entre eux trouvent la mort. Le jeune homme prend le maquis et écope, en juin 1976, de quatre ans de prison par défaut. Quelques jours après sa condamnation, il est arrêté à Paris, soupçonné d’avoir déposé une bombe dans un dépôt pétrolier à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Incarcéré jusqu’en décembre 1976, il entame en prison une grève de la faim et obtient une relaxe l’année suivante.
Ce jour-là, le docteur retrouve des accents révolutionnaires. Sous un chapiteau comble, il cite Guevara : «Un révolutionnaire, ou il gagne, ou il meurt ! L’ARC peut offrir aujourd’hui au peuple corse la liberté et le sang de ses militants.» Le soir même, il prévient Pierre Poggioli, l’une des figures de ces jeunes avides d’action. «Tiens-toi prêt. Rendez-vous à Aléria le 21.» Lequel, aussitôt, alertera ses deux amis, Léo Battesti et Alain Orsoni. D’autres ne seront prévenus que le jour même. Le matin, Edmond Simeoni est déjà sur place. A ses côtés, des fidèles, dont Marcel Lorenzoni, bombardé responsable militaire de l’opération. (source Libé, aout 2005)
Deux événements qui vont se renouveler souvent dans sa vie. Il s’installe alors dans son fief familial, le village de Bastelica. En janvier 1980 se déroule le «fait d’armes» qui va le rendre célèbre dans l’île de Beauté et dans les milieux nationalistes.
A l’époque, des militants profrançais (CFR) se livrent, sous l’étiquette du groupe Francia, à une guerre secrète, encouragée par le pouvoir, contre les activistes corses. Lorenzoni repère ainsi, dans son village, un commando de Francia, dirigé par un certain commandant Bertolini, venu pour l’assassiner. Le militant nationaliste capture le commandant et, pour éviter un assaut des forces de l’ordre, part se réfugier avec ses troupes dans un hôtel du centre d’Ajaccio, l’hôtel Fesch, dont il prend les clients en otages… La police fait le siège de l’établissement, bientôt rejointe par les super gendarmes du GIGN. La ville connaît alors une nuit d’émeutes proches de la guerre civile. Un CRS est assassiné. La fille d’un médecin est tuée par erreur par la police parce que, effrayée, elle tente d’éviter un contrôle. Enfin, un jockey est abattu par les gendarmes, qui ont cru qu’il allait forcer un barrage…
(…) Finalement, Lorenzoni accepte de se rendre au capitaine Barril. Mais ses troupes sortent les armes à la main et un commissaire de police corse sert d’interprète, car les nationalistes refusent de s’exprimer en français. Pour ce haut fait, Lorenzoni est condamné, le 11 février 1981, à quatre ans d’emprisonnement. Mais après une nouvelle grève de la faim, et surtout grâce à l’amnistie décrétée par le nouveau pouvoir, il est libéré le 5 août 1981.
l’hôtel Fesch, à Ajaccio, en 1980. « Ce jour-là, la Corse était au bord de la rupture »
(…) son audience s’accroît dans le monde agricole. Il fonde le Syndicat corse de l’agriculture et occupe la chambre d’agriculture d’Ajaccio, qui est ensuite détruite par un attentat. Autre «exploit»: il participe, en janvier 1991, à l’enlèvement d’Aurélien Garcia, commissaire au développement économique de l’île. Le fonctionnaire, ficelé dans un sac de couchage, est déposé sur le tapis à bagages de l’aéroport d’Ajaccio, en direction de Paris… Pour cette «action d’éclat», il est condamné, en mars 1991, à trois mois d’emprisonnement avec sursis…
De toutes les mobilisations
Dans les années 90, Lorenzoni monte dans la hiérarchie du mouvement. D’abord, dans ses structures officielles. Il devient, en 1993, secrétaire général d’A Cuncolta Naziunalista, la vitrine officielle du Canal historique, et fonde un syndicat agricole encore plus radical. (…)
En 1996 Marcel Lorenzoni quitte A Cuncolta et fonde son propre mouvement, le Collectif pour la nation, qui se transformera, en 1998, en Parti pour l’indépendance.(Marcel Lorenzoni s’est dissocié du mouvement nationaliste le 12 octobre 1997 pour créer son propre mouvement : le collectif pour la nation.)
Le 10 décembre 1997, il participe avec le Comité de défense des agriculteurs corses à l’occupation des locaux de l’Odarc (Office de développement agricole et rural de la Corse), pour protester contre la décision d’Alain Juppé de revoir les conditions d’obtention de certains prêts agricoles.
A cette occasion, Lorenzoni livrera aux manifestants le contenu d’une note secrète du préfet délégué à la police corse, Gérard Bougrier, qui réclame, à Paris, une enquête fiscale approfondie «sur certaines personnes»… dont Marcel Lorenzoni.
Trois jours après l’assassinat du préfet, il est arrêté par la Division nationale antiterroriste (DNAT).
Le 9 février 1998 – MARCEL LORENZONI, 54 ans, injustement incarcéré le 13 février 1998, entame en ce jour du 30 Avril 1998 une grève de la faim pour protester contre les mesures pris à son encontre : Aucune audition par le juge d’instruction, rejet de toutes les demandes de permis, courrier très aléatoire, morcellement des dossiers entre plusieurs juges, juges absent…
Avocats Me Vincent Stagnara, Me Felli
Lorenzoni Marcellu 876302C 2 Div. Cellule 158 Maison d’arret Prison de Fresnes Allee des Thuyas 94261 Fresnes CEDEX FRANCE
Le 30 Avril 1998 : MARCEL LORENZONI, incarcéré sur une décision du juge Bruguière depuis le 13 février, entame une grève de la faim pour protester contre les mesures pris à son encontre : Aucune audition par le juge d’instruction, rejet de toutes les demandes de permis, courrier très aléatoire, morcellement des dossiers entre plusieurs juges, juges absent…
Le 12 Mai 1998 : Le comité FRATELLENZA rappelle lors d’une manifestation à AIACCIU que MARCEL LORENZONI est en grève de la faim depuis treize jours. Les militants de l’Associu FRATELLENZA ont manifesté devant les grilles de la préfectures d’Aiacciu. JEAN MARIE LORENZONI déclare : « nous avons le sentiment que MARCEL subit une traitement spécifique. Malgré son action, il n’a toujours pas été reçu par le juge depuis son incarcération. Nous avons entamé diverses actions pour sensibiliser l’opinion car, au fil des jours, son état de santé risque de se dégrader. Nous avons ainsi écrit à l’évêque ainsi qu’aux principaux élus de l’île. A ce jour nous n’avons pas reçu de réponse. en privé certains condamnent cette manière de faire de la 14ième section mais aucune position officielle n’a été prise… »
Le 28 Mai 1998 Marcel Lorenzoni est interrogé pour la première fois. Soit trois mois et vingt jours après son arrestation et à la suite de 28 jours de grève de la faim
Le Vendredi 29 Mai 1998 : Les amis de Lorenzoni qui ont entamés une grève de la faim la stoppe pour ne pas empêcher Marcel Lorenzoni de continuer la sienne… Lors de cette semaine de soutien, L’Associu Fratellenza a recueilli plus de 1200 signatures… (Dont notamment des signatures internationales et plus précisément d’Américains)
Les 2 et 3 Juin 1998 : Des interpellations de militants proches de Fratellenza ont été opérées dans la région de Ghisunaccia et d’Aleria… Certains d’entres eux ont été déportés à Paris…
Le Jeudi 4 Juin 1998 : La demande de remise en LIBERTE de Marcel Lorenzoni a été rejetée… Marcel qui entame son 37ième jour de grève de la Faim a été admis à l’infirmerie de la prison de Fresnes…
Le (?) juin 1998 : Marcel Lorenzoni a interrompu la grève de la faim qu’il avait entamée le 30 avril dernier pour protester contre sa détention. Le nationaliste qui a perdu plus de vingt-cinq kilos est toujours sous surveillance médicale rapprochée à l’hôpital de la prison de Fresnes où il a été transféré dans un grand état de faiblesse, le 3 juin dernier. Marcel Lorenzoni qui a toujours affirmé n’avoir rien à voir avec le meurtre du préfet reste tout aussi déterminé. Selon son avocat, Me Lucien Felli, s’il a recommencé à s’alimenter, c’est parce qu’il a appris que le juge Bruguière avait l’intention de l’interroger dans le courant de la semaine prochaine et » qu’il veut pouvoir garder toutes ses facultés pour répondre au magistrat et se défendre avec une énergie normale. «
Le 21 Juillet 1998 : Le mouvement nationaliste corse U Culletivu per a nazione (collectif pour la nation) a accusé mardi, dans un communiqué, « l’Etat français, à travers ses services spéciaux, ses polices parallèles, d’être responsable de l’assassinat du préfet Claude Erignac », le 6 février à Ajaccio. « Cet acte provocateur a porté à son paroxysme un complot politico-médiatique qui depuis l’attentat de septembre 1997 contre la gendarmerie de Pietrosella n’a de cesse d’orienter l’opinion publique vers la désignation de faux coupables », poursuit le mouvement dont l’un des principaux membres, Marcel Lorenzoni, a été écroué après l’assassinat de Claude Erignac. « En se présentant comme la seule alternative à la situation de trouble et de chaos ainsi créée, l’Etat français apparaît comme l’unique bénéficiaire de cette machination. Cela lui permet de justifier sa politique répressive anti-Corse devant l’opinion française et internationale »
Le 27 aout 1998 : Fratellenza tient conférence de presse dénonce un » montage médiatico-juridico-politique » Après la troisième mise en examen de Marcel Lorenzoni en quelques mois, le comité de soutien Fratellenza n’hésite plus à dénoncer ce qu’il considère être un » montage médiatico-juridico-politique « .
« Marcel a été interpellé trois jours après l’assassinat du préfet dans un déchaînement médiatique sans précédent. Au bout de neuf mois, comme aucun résultat n’apparaît dans cette affaire, on le met en examen pour complicité dans l’affaire Sozzi. Quelques minutes après la fin de son audition, le résultat était sur toutes les ondes de toutes les radios. Enfin lors de la dernière mise en examen pour vol à main armée, un journal parisien annonçait la nouvelle trois jours avant l’audition chez le juge… »
1999
Internationalisation du dossier Lorenzoni (février juillet 1999)
Le 25 février 1999 selon le Journal de la Corse, Me Felli, avocat de Marcel Lorenzoni, annonce qu’il dépose le dossier devant les instances européennes. Il dénonce les méthodes employées et les incohérences de l’enquête Erignac.
Me Felli : « Nous saisissons la Cour européenne des Droits de l’Homme, et nous allons parler du dossier de Marcel Lorenzoni au Parlement européen »
« Notre frère a été interpellé trois jours après l’assassinat du préfet puis mis en examen pour association de malfaiteurs et infraction à la législation sur les armes et explosifs en relation avec une entreprise terroriste. Il n’a été interrogé pour la première fois par le juge Bruguière que trois mois et vingt jours après son arrestation et cela à la suite d’une grève de la faim de quatre semaines » a déclaré Christian Lorenzoni ajoutant « Marcel a fait l’objet d’un rare déchaînement médiatique et il a été traîné dans la boue. Or, il n’a rien à voir avec le dossier Erignac. Il est innocent et n’a cessé de le clamer. Un an après le meurtre, où en est l’enquête ? L’affaire est de plus en plus nébuleuse et trouble. La situation est insupportable. On met carrément la vie d’un homme entre parenthèses. Dans un pays qui se targue de démocratie et de respect des droits de l’homme, nous ne savons plus quoi faire ».
« Marcel n’aurait jamais mis des explosifs et des détonateurs dans un même sac, car tout le monde sait que c’est dangereux. De plus, aucune empreinte n’a été retrouvée sur ce sac découvert dans le placard d’une maison où il n’habitait pas… L’affaire des Irlandais de Vincennes est encore dans les esprits. »
En avril 1999 – Le Comité Anti Répression (fusion de Fratellenza, Patriottu et d’une troisième association de soutien aux prisonniers politiques) publie sa liste :
Maison d’arrêt de la Santé : Pierre Confaix, Stéphane Sbraggia, Paul Garatte, Ghjaseppu Santoni, Charles Santoni, Jean-Laurent Leca, Didier Martinetti.
Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis : Antoine Adami.
Centre de détention de Chateaudun : Christian Jean.
Maison d’arrêt des Yvelines : Nicolas Mattei.
Maison d’arrêt du Val d’Oise : Charles-Philippe Paoli.
Maison d’arrêt des Hauts de Seine : Ghjuvan-Paulu Paoli.
Maison d’arrêt de Borgu : Santu Pieri, René Cannuti, Richard Colombani, Charles Pieri, Jean Castela.
Maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis : Fabienne Maestracci, Stella Castela.
Maison d’arrêt de Fresnes : Christophe Pieri, Marcel Lorenzoni, Jean-Philippe Antolini, Sauveur Grisoni.
13 avril 1999 : La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris a rejeté la demande de mise en liberté de Marcel Lorenzoni, mais la Chambre d’accusation a levé le mandat de dépôt de Fabienne Maestracci, sa compagne. Placée sous contrôle judiciaire, elle doit résider à son domicile d’Ajaccio et se présenter une fois par mois, à compter du 26 avril, au commissariat de cette ville, en justifiant de son domicile et de ses activités. De plus, Fabienne Maestracci, qui était incarcérée depuis octobre dernier, ne doit pas, sauf autorisation du juge d’instruction, entrer en relation avec son compagnon, Marcel Lorenzoni, 55 ans.
Détenue depuis un an et quinze jours, Marie-Fabienne Masestracci est sortie de la prison de Fleury-Merogis
PARLEMENT EUROPEEN
Le 13 avril 1999 : L’organisation européenne des Droits de l’homme, la défense de Marcel Lorenzoni, ses frères et ses amis ainsi que l’association pour la sauvegarde des droits fondamentaux de la Corse et des Corses ont organisé mardi après-midi au parlement européen de Strasbourg, un débat sur » les mécanismes judiciaires exceptionnels appliqués à la Corse en cette fin siècle « . Le cas de Marcel Lorenzoni au centre des débats. Sous la présidence du député de Convergencia démocraticà de Catalogne, Jean Vallvé, Me Felli et Christian Lorenzoni, l’avocat et le frère de Marcel Lorenzoni, ont exposé les grandes lignes du » dossier Lorenzoni « , » symbole de la dérive de la pratique judiciaire menée en Corse depuis la mort du préfet Claude Erignac « .Christian Lorenzoni a notamment expliqué comment son frère, arrêté 3 jours après la mort du préfet, est détenu depuis 14 mois » en bouc émissaire évident, au nom de diverses mises en examen qui tombent successivement car elles ne résistent pas à l’épreuve de la vérité « .Au cours de cette conférence – précédant celle de Daniel Cohn-Bendit – Me Felli, président de l’organisation européenne des Droits de l’homme, a rappelé que son intervention se situait dans le cadre de la jurisprudence de la cour européenne de justice. » Jurisprudence qui sanctionne les États ne respectant pas les dispositions du traité protégeant les citoyens européens au-delà de leurs » frontières « ».Me Felli a ensuite abordé la » liste impressionnante des dysfonctionnements » rencontrés dans ces domaines : absence de procès équitables, difficultés dans le cadre de l’instruction qui devrait respecter l’égalité de la défense et de l’accusation, la présomption d’innocence et l’abus de la détention provisoire. Très rapidement, le dossier Marcel Lorenzoni devrait être évoqué devant la cour européenne et l’avocat du détenu a d’ores et déjà annoncé la prochaine saisine de la commission des Droits de l’homme à l’ONU. Pour la famille de Marcel Lorenzoni, c’est un pas de plus. » Avec cette dimension internationale, nous allons avoir une autre écoute qui ne peut être que plus efficace. On ne baissera pas les bras. Une fois que nous aurons épuisé la procédure judiciaire en France (pourvoi en cassation), nous irons devant la cour européenne de justice « , a déclaré Jean-Marie Lorenzoni.
Le 3 juin 1999 – Le Juge d’instruction Philippe Coirre a signé, hier à Paris, une ordonnance de non-lieu en faveur de l’agriculteur nationaliste Marcel Lorenzoni qui avait été mis en examen en octobre 1998 pour » vols à main armée « .Il s’agissait d’un dossier concernant une vingtaine de braquages commis dans la région parisienne entre 1994 et 1997 et dans lequel cinq individus étaient impliqués.Le militant corse avait été identifié comme l’auteur présumé d’un de ces hold-up à la suite d’une vague ressemblance de silhouette à partir d’une photo issue d’une bande de video-surveillance.Lorenzoni qui avait déjà été mis en liberté dans ce dossier avait toujours vigoureusement nié toute participation à cette affaire. » Ce non-lieu n’est que justice » déclarait son défenseur Me Lucien Felli » mais la mise en cause de mon client dans cette affaire incongrue témoignait de l’acharnement dont Lorenzoni a été la victime « .
« Je n’ai absolument rien à voir avec l’assassinat de Claude Erignac »
Le 20 aout 1999 (dans la presse): La Cour européenne des Droits de l’Homme a été saisie à la suite du rejet des demandes de mise en liberté du nationaliste corse Marcel Lorenzoni, écroué à Paris depuis plus de 18 mois en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Erignac, a indiqué vendredi son avocat Me Lucien Felli. »La détention provisoire trop longue de Marcel Lorenzoni porte atteinte à la présomption d’innocence et aux droits de la défense », a déclaré Me Felli à l’AFP. La Cour européenne des Droits de l’Homme a été saisie début août après les rejets successifs de demandes de mise en liberté du nationaliste corse écroué depuis février 1998. Me Felli a dénoncé un « acharnement judiciaire » contre Marcel Lorenzoni alors que les arrestations dans l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac « ont confirmé qu’il n’y était pour rien ». Le 22 juin, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris avait rejeté une demande de mise en liberté soulignant que des investigations se poursuivaient et qu’il n’apparaissait pas que « la durée de la détention soit excessive ».
Le 26 août 1999 : Le nationaliste Marcel Lorenzoni, mis en examen et écroué dans le cadre de l’assassinat du préfet Erignac, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Des dizaines de demandes de mise en liberté rejetées, grève de la faim : depuis sa mise en examen et son incarcération à Paris, Marcel Lorenzoni n’a cessé de clamer son innocence dans l’assassinat du préfet Erignac.
Premières déclarations à la presse
« Après une arrestation à grand spectacle et un lynchage médiatique alimenté par des sources policières, j’ai été incarcéré le 13 février. Les armes m’appartiennent, ce sont des fusils achetés dans le commerce. Quant aux explosifs, ils ont été opportunément découverts dans une maison que je n’habite plus […] au moment de la perquisition. Peut-être veut-on me faire payer mon engagement de militant et le rôle que j’ai joué dans les affaires d’Aleria et de l’hôtel Fesch »
« L’Etat est le principal responsable, quels qu’en soient les auteurs. »
(…) Marcel Lorenzoni effectue dix-huit mois de prison. A aucun moment sa participation à l’attentat contre le préfet Erignac ne sera prouvée, même s’il connaissait certains des hommes arrêtés plus tard. Il avait, en particulier, fondé son syndicat agricole en compagnie d’Alain Ferrandi, désigné comme l’un des chefs du commando qui a tué le préfet. Il est finalement libéré le 26 août 1999. Un mois plus tard, il comparaît devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio pour une dégradation volontaire commise contre le bureau de poste de Porticcio, peu avant son arrestation… Et, le 3 mai dernier, il dénonce dans un journal militant, Amnistia, le processus de négociation avec Matignon.(…)
Le 30 mars 1999 : Levée du mandat de dépôt de Lorenzoni dans l’affaire Sozzi, M. Lorenzoni reste toutefois détenu à la maison d’arrêt de Fresnes en vertu d’un autre mandat de dépôt qui lui a été notifié en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac par le juge d’instruction Jean-Louis Bruguière. Egalement mise en examen dans ce dossier pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », la compagne de M. Lorenzoni, Fabienne Maestracci, était pour sa part toujours détenue mercredi.
Le 20 juillet 1999 (LIEN) L’affaire MARCEL LORENZONI : un cas flagrant de détention arbitraire. Voici le mémoire émanant de son défenseur Me LUCIEN FELLI, et remis par les proches de MARCEL LORENZONI au président de l’Assemblée de Corse : JOSE ROSSI. Celui-ci a lu le mémoire devant les conseillers territoriaux en les engageant à exprimer leur opinion
La veille de l’arrivée de JOSPIN en Corse, Accord de Matignon
Le samedi 4 septembre 1999 : 2000 personnes manifestent à Ajaccio ce samedi, à l’appel du Comité Nationaliste du Fiumorbu, collectif de 13 organisations nationalistes corses à l’exception d’A Manca naziunale(Ce groupe avait suspendu au printemps sa participation au collectif nationaliste du Fiumorbu, créé en décembre 1998 pour initier la démarche unitaire, « au motif que les mécanismes ayant abouti aux dizaines d’assassinats de militants ces dernières années étaient toujours actifs ». ). Des leaders historiques étaient présents, comme le docteur Max Siméoni ou Marcel Lorenzoni, qui a recouvré la liberté il y a 10 jours après 18 mois d’incarcération à Paris. Les organisations nationalistes avaient réuni leurs adhérents derrière un seul mot d’ordre frappé sur une banderole: « Per una sucieta corsa di dirittu » (pour une société corse de droit). Message que veut adresser la famille nationaliste à Lionel Jospin. Lors du rassemblement, Joseph Colombani, porte-parole de ce collectif constitué il y a neuf mois et dont les membres ont signé, le 3 juillet, un pacte mutuel de non-agression, a annoncé la volonté des nationalistes de dialoguer avec le gouvernement. « Nous sommes prêts à nous associer à des négociations pour trouver une solution politique à la situation de la Corse. Il faut que des responsables politiques, dans l’île ou sur le continent, voire même au niveau de l’Etat, prennent l’initiative, afin que l’on établisse un calendrier qui conduise à une avancée institutionnelle », a-t-il dit.
Entre 1999 et 2000, Marcel Lorenzoni militait à Unità, coalition d’unité nationale. Depuis sa libération, Marcel Lorenzoni militait au sein d’Unita, coalition de mouvements engagée dans le processus de négociations avec l’Etat, qu’il souhaitait voir quitter la table des discussions en raison de l’absence d’avancées réelles.
Le 4 novembre 1999 : 8 organisations sur les 13 regroupées au sein Cumitatu di u Fiumorbu, se réunissaient pour établir une plate-forme en 15 points. La particularité de ces mouvements est d’avoir clairement déclaré que le » préalable sur la violence » posé par le gouvernement n’était pas un moyen de renouer les fils du dialogue, ni surtout de faire cesser cette violence.Dans leur plate-forme, les huit organisations signataires (ANC, a Chjama per l’indipendenza, Associu per a suvranità, Corsica viva, Corsica nazione, a Cuncolta Indipendentista, u Partitu per l’indipendenza, I Verdi corsi) énoncent un certain nombre de revendications, notamment au plan institutionnel et se définissent clairement comme » souverainistes « . Sur la question des attentats perpétrés (URSSAF ET DDE), en plein jour jeudi dernier :
Marcel Lorenzoni pour le PPI s’interroge : « Nous ne savons pas qui a commis ces attentats. Les mobiles sont divers mais ce qui est certain c’est qu’après la publication des rapports, les problèmes de la MNEF et ceux de la mairie de Paris, ils sont pain béni. On évite de parler d’autres problèmes… »
Corsica Viva, par la voix de Jean-François Luciani refuse de juger au cas par cas : « La violence politique a toujours été pratiquée. Pas seulement en Corse, en France également. Nous ne voulons pas de cas par cas… »
Norbert Laredo pour I Verdi Corsi est sur une autre ligne : » Nous avons condamné ces attentats c’est clair. Les conditions sont réunies pour exacerber les passions les plus dangereuses. La fin ne saurait justifier n’importe quel moyen. »
Vincent Ciccada pour Corsica Nazione rappelle : » Le respect de la vie est à mettre au plus haut de l’échelle ». Corsica Nazione s’est déjà exprimé pour condamner ce type d’attentats.
Le 23 novembre 1999 : Le PPI communique par presse interposée : » Lors de son assemblée générale du 20 novembre 1999 à Ernella, et suite à la modification de ses statuts, les militants du P.P.I. ont élu deux commissions chargées de la mise en oeuvre de la politique du P.P.I.
1re commission exécutive : Anne Angelini, Marie Antoinette Dolcerroca, Jean Pascal Cesari, Marika Spinelli, Antoine Valentini. 2e commission politique : Simon Agostini, Jean Charles Antolini, Jacques Antonini, Vincent Carlotti, Jean Pierre Colombani, Jacques Faggianelli, Marie France Ferrandi, Maurice Giudicelli, Frédéric Graziani, Marcel Lorenzoni, Pierre Magni.
Les quatre PACERI demeurent : Roger Graziani, Jean Thomas Guelfucci, Jean Marie Lucciani, Petru Rossi.
La ligne du P.P.I. a été maintenue et renforcée, à savoir :Union du mouvement national, renforcement et élargissement de l’accord politique entre les 8 organisations nationalistes.Porter et populariser cet accord auprès de notre peuple par notre soutien à la mise en place de comités locaux dans chaque région où cela est possible pour être au plus près du terrain et de la base. Structurer cette union dans le respect du pluralisme.Mettre en place les moyens pour organiser le corps électoral corse pour l’élection d’une véritable assemblée nationale provisoire.Une délégation de l’Assocciu per A Suvranita, invitée, a participé à notre assemblée générale.Une conférence de presse de présentation sera organisée rapidement pour détailler toutes ces options. «
LA MORT D’UN COMBATTANT
Le 24 juin 2000, lors d’une promenade avec son fils pierre, un drame aura lieu et emportera Marcel et Pierre. Le procureur Jacques Dallest a renoncé à l’autopsie à laquelle la famille s’est opposée
Le 26 juin 2000 : Obsèques de Marcel Lorenzoni et de son fils à Ajaccio : Des centaines de personnes, voire un millier, ont assisté, lundi, en la cathédrale Saint-Roch d’Ajaccio (Corse-du-Sud), aux obsèques du nationaliste Marcel Lorenzoni et de son fils Pierre. Des chanteurs, membres des groupes polyphoniques d’I Muvrini, Canta U Populu Corsu, le choeur d’hommes de Sartène, emmenés par Jean-François Bernardini, Natale Luciani, François Buteau, et Jean-Paul Poletti, ont accompagné avec des chants polyphoniques corses la messe qui a duré plus d’une heure. Une heure durant laquelle, les centaines de personnes venues se recueillir ont partagé la douleur de la famille et des proches.
» L’heure est plus à la présence silencieuse et aimante ou amicale qu’à la parole et aux exhortations, a souligné l’abbé Ghisoni. Nous nous resserrons autour de vous, chère famille dans la peine, dans un coude à coude fraternel, pour partager, du mieux que nous pouvons, votre épreuve rendue si cruelle, eu égard aux circonstances dans laquelle elle est intervenue « .
Dans une église emplie par une émotion lisible sur tous les visages, l’homélie de l’abbé Ghisoni a rassemblé autour d’une même communion.
» Que l’amour véritable, justification suprême de la Croix, nous donne aussi le courage de puiser dans la mort de nos frères, Marcel et Petru, un autre message, celui des valeurs authentiques, qui doivent compter à nos yeux, à notre esprit, à notre coeur, puisque tout homme a été créé à l’image de Dieu, puisque » tout homme est une histoire sacrée « . Nous nous laisserons donc interroger par cette vie sacrée à laquelle Dieu appelle tout homme, que Dieu accorde à tout homme, que Dieu confie à tout homme. (…). Confions à Dieu les âmes de Marcel et de Petru, et prions de tout notre coeur, au cours de notre célébration d’adieu pour leur épouse et maman, leurs parents et grands-parents, leurs frères, pour tous les membres de leur famille et pour tous leurs amis qui souffrent et qui pleurent « .
Les deux cercueils, recouverts de la bannière corse à la tête de Maure, ont été portés en début d’après-midi par des proches dans l’édifice religieux qui se trouve sur le Cours Napoléon, l’artère principale de la ville.
Les hommages du mouvement national (extraits)
L’UPC Scelta Nova exprime sa profonde émotion au lendemain du drame familial qui a coûté la vie à Marcel et Pierre Lorenzoni. Elle salue le militant de la première heure avec lequel de grands moments de lutte et de fraternité ont été partagés depuis Aleria. Marcel Lorenzoni occupait une place importante au sein de la famille nationaliste, qui est aujourd’hui toute entière, frappée par ce deuil.UPC Scelta Nova s’incline devant les dépouilles de Marcel et de son fils, et assure la famille si durement touchée, ainsi que tous leurs proches, de leur compassion et de leur soutien.Ch’elli riposinu in pace in sta terra di Corsica ch’elli teniamu tantu caru.
Mossa Naziunale : » S’incline devant la douleur de la famille Lorenzoni, et tient à lui faire part de son soutien en cette terrible circonstance.Marcel Lorenzoni était militant nationaliste de la première heure, et au-delà des divergences politiques que nous avions avec lui dans les débats inhérents à la reconstruction du nationalisme corse, il restera une personnalité forte ayant accompagné l’histoire de ce nationalisme.Il restera notamment celui qui a révélé l’existence des barbouzes à travers l’affaire de Bastelica-Fesch, mais aussi l’un des investigateurs de l’action de la cave d’Aleria, et de bien d’autres initiatives visant à sauvegarder les droits du Peuple Corse. «
I Verdi Corsi : » saluent la mémoire de Marcellu et Petru Lorenzoni. Responsable politique et militant sincère de la cause nationale corse, Marcel était un ami.I Verdi s’inclinent devant cette double disparition et adressent aux familles éprouvées leurs condoléances émues. «
« L’ANC s’incline avec émotion devant le drame qui a coûté la vie à Marcel Lorenzoni et son fils Pierre. La tragique disparition de Marcel, militant depuis toujours de la cause corse et présent dans tous les combats de son peuple, laisse à jamais un vide dans notre lutte. Le mouvement national gardera toujours présent son image de combattant infatigable pour les droits de la Corse et des Corses. L’ANC présente ses condoléances sincères à sa famille et à ses proches ».
Le 27 juin 1999 : Le FLNC 3 (Le FLNC, dit « FLN 3 », issu de la fusion du Canal historique et de trois autres organisations clandestines corses selon la presse de juin 99) revendique l’attentat manqué à Paris. Une tentative contre les locaux du Centre international de conférences, à Paris, a été revendiqué, mardi 27 juin, par le groupe clandestin corse « FLNC ». Transmis à la rédaction de France 3 Corse, le communiqué, authentifié, fait état également d’une autre tentative contre un bâtiment de recrutement de la marine nationale, place Garibaldi, à Nice (Alpes-Maritimes) et de deux attentats perpétrés, en Corse, dans la plaine orientale, contre des fermes appartenant à des rapatriés d’Algérie. La bombe de trois kilos et demi, composée de 23 bâtons de dynamite, découverte, le 26 juin, à Paris, sur un chantier du ministère des affaires étrangères situé face au Centre international, avait été déposée sur un tas de sable. Elle devait exploser dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 juin. Les rédacteurs du texte se contentent de dénoncer la « poursuite des activités policières et judiciaires contre le mouvement national » et adressent un hommage « à tous les frères incarcérés et recherchés et à Marcel Lorenzoni, militant de la première heure»
Le FLNC s’lincline « devant la disparition tragique » de Marcel Lorenzoni (…)
Le 26 juin 2000 dans le Corse Matin : Par Alain LAVILLE « Quand il m’écrivait de prison. »
Écrire, ça fait passer le temps, surtout en prison. Marcel Lorenzoni prend l’habitude de m’adresser des lettres de Fresnes, où, après l’assassinat de Claude Erignac, en février 1998, il est à l’isolement, sous haute surveillance, à la IIIe division. Son frère, Jean-Marie, l’infirmier, avec qui nous devisons, à la brasserie » Les Deux G « , à Ajaccio, l’a prévenu d’un livre sur le préfet, où il sera, forcément, beaucoup question de lui. Surtout dans le chapitre » nationaliste explosif « , où il apparaît comme, » plus qu’un extrémiste, l’homme de l’extrême « .Marcel évoque ses enfants, son fils Pierre, qu’il préfère appeler Petru, et sa fille, Ghiulia, leur mère, prof d’éducation physique. Il raconte ses lectures : la Bible, le De Gaulle de Max Gallo, ajoute qu’il est un inconditionnel du général.Il explique sa grève de la faim, pour » protester, en toute lucidité, contre la manipulation » qui l’a mené là. Il dit combien il apprécie les visites de sa mère, venue de Corse, combien lui semble injuste l’incarcération de sa compagne, Fabienne Maestracci, fée gourmande du restaurant » A Pampana « .Quand le livre paraît, la lettre est longue. Il n’est pas ménagé, l’accepte. Il tient aux détails. Il a bien été au 1er et au 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine, mais précise qu’il a terminé avec le grade de sergent. Il conclut avec une inquiétude : » Si vous croyez qu’il ne peut rien m’arriver en milieu carcéral. « Marcel, qui à quinze ans, parcourait le dictionnaire, des après-midis entières, et a étudié, un peu, les lettres à Nice, a un joli brin de plume. Il envoie un double de ses voeux, pour 1999, bientôt publiés dans » Corse-Matin « . Y résume l’essentiel de sa vie : » Que le peuple corse sache réaffirmer son combat éternel pour le respect de son identité dans l’ensemble des nations. « La dernière fois, revenu sur ses terres, il dit qu’il faudrait que l’on se voie, pour évoquer l’avenir de l’île. Il parle de charcuteries, de vin, de fraternité, et de » vaincre l’injustice « .
Voici en quelques lignes (liens) des informations sur Marcel Lorenzoni du site Unità Naziunale.
1) Après son interpellation en février 1998, et celles de nombreux militants proche de Marcel, fut crée, pour les soutenir, l’Associu Fratellenza. Cette association prenait en compte un certain nombre de militant qui avaient démissionnés d’A Cuncolta Naziunalista et qui avait rejoint le Collectif pour la Nation. Vous trouverez sur ce site, Libertà, crée en 1997, la partie traitant de cette association de défense de prisonniers politiques.
2) Alors que Marcel Lorenzoni était en prison, le Partitu per l’Indipendenza dont il était un devenu un militant, décida de créer un journal d’opinion, A Nazione. Le P.P.I, à travers certains de ces militants comme Jacques Faggianelli et Marcel Lorenzoni, prit rapidement conscience en 98/99 de l’importance de l’outil de communication qu’est Internet. Et tout naturellement, le site A Nazione vu le jour très rapidement. Vous trouverez sur ce site, l’intégralité des 3 journaux A Nazione, ainsi qu’un essai de constitution pour une Corse Indépendante
3) Marcel Lorenzoni avait accordé en mai 2000 une interview au cyber journal Amnistia. Cet article n’est plus disponible gratuitement, mais il est possible de le lire en ligne…
4) « Lettres de Fresnes » est un recueil posthume de la correspondance de Marcel Lorenzoni durant son incarcération dans le cadre de l’instruction du préfet Claude Erignac. Par la personnalité de son auteur – qui a été de tous les combats nationalistes de ces 25 dernières années, cette publication détient valeur de document pour les nationalistes et plus largement tous ceux que la politique corse intéresse. C’est après dix-huit mois de détention que Marcel Lorenzoni sera libéré lorsque la « piste agricole » sera abandonnée par les enquêteurs de la DNAT Durant cette période, Marcel Lorenzoni s’adressera par lettres aux autorités judiciaires ou politiques, aux journalistes, aux chercheurs ou simplement à ses proches, pour dénoncer le traitement réservé aux siens et à lui même, tout en précisant ses positions politiques sur la question corse. Ces écrits témoignent d’une action politique à un moment d’incertitude et de forte tension et de la force de conviction d’un militant qui fut une grande figure du nationalisme. L’Adecec, site internet corse, rend à sa manière un hommage au militant et à l’homme en publiant une lettre de Fresnes
Voici les lettres que le site A NAZIONE, cyber journal d’opinion avait publié sur internet avec l’accord de Marcel Lorenzoni et des éditions Albiana.
Tocca Noi se félicite du vote historique exprimé par les Corses dimanche dernier !
Il démontre une fois de plus que les Corses on choisi la voie de l’émancipation individuelle et collective, et qu’ils ont choisi de reprendre leur destin en main face au clanisme et au clientélisme, qui, pendant des décennies, les ont asservi et appauvri
Paris doit entendre ce message fort que nous lui avons envoyé, et doit aller dans le sens d’un véritable apaisement et d’une solution politique. La France ne peut plus continuer dans cette politique inouïe de répression qu’elle a mené depuis tant d’années en réprimant gratuitement notre jeunesse et notre peuple d’une manière générale. Le basculement idéologique qui transcende notre île est aujourd’hui le symbole de notre dignité retrouvée ! Y répondre par un comportement de vengeance, de punition, de provocation ou d’agressivité ne mènera nulle part. Paris doit le comprendre et l’accepter.
Parallèlement, notre association tient réagir au résultat de la première circonscription de Corse du Sud, seule circonscription à ne pas envoyer de député nationaliste à l’Assemblée nationale.
Sur ce territoire, la droite y demeure toute puissante à travers son triptyque « Mairie d’Ajaccio/CAPA/Conseil départemental » et les efforts du mouvement national y ont malheureusement été insuffisants (notons cependant les résultats remarquables de Paul-André Colombani dans les quartiers populaires de l’Est d’Aiacciu, quartiers qui, rappelons-le, ne font toujours pas partie de la circonscription d’Ajaccio, mais aussi ceux de Jean-Paul Carrolaggi, qui obtientun score supérieur à celui de 2012, toute tendance confondue).
Le résultat sans appel obtenu par le candidat LR dans notre circonscription symbolise la véritable mainmise du triptyque de la droite libérale et claniste sur cette enclave – pardon – ce territoire.
C’est en particulier le vote de la banlieue ajaccienne ; les puissantes communes de la CAPA (Alata, Appietto, Sarrola), mais aussi Bastelicaccia et bien d’autres, qui ont fait la différence dans cette élection.
À ce propos, nous tenons à signaler la correlation constatée dans ces communes entre le vote FN de l’élection présidentielle, et le vote de droite de l’élection législative. Il est le symbole évident d’une véritable porosité entre ces deux électorats.
Les représentants LR de Corse du Sud, appuyés par le triptyque institutionnel du Grand Ajaccio, ceux qui rejettent le statut de résident, qui nous disent que la spéculation « est une bonne chose pour la Corse », et qui approuvent le développement disproportionné de Sarrola, disposent donc encore d’un pouvoir solide dans la région d’Aiacciu. Le mouvement national, doit y incarner plus que jamais une véritable opposition dans ce territoire; une opposition unie, vigilante, constructive et mobilisatrice. Ainsi peut-être qu’un jour, ce dernier bastion claniste tombera à son tour.
La ville d’Ajaccio, avec ses nombreuses écoles, a mis en place dans la difficulté les rythmes scolaires.
Pour cela un comité de pilotage constitué de l’ensemble de la communauté éducative (mairie, éducation nationale, parents d’élèves) s’est réuni plusieurs fois afin de trouver un compromis dans l’intérêt des enfants. Le bilan reste mitigé puisque dans certaines écoles la garderie remplace les activités promises.
Monsieur le maire d’Ajaccio vient de lancer un questionnaire sur le site internet de la ville d’Ajaccio concernant ce sujet. En l’attente du décret ministériel qui devrait mettre fin aux TAP pour les mairies qui le souhaitent, il consulte tout le monde (car n’importe qui peut répondre,, même des personnes sans enfant) sauf les 1ers intéressés : la communauté éducative représenté au comité de pilotage.
Deux solutions sont offertes, les deux sont payantes pour les familles :
– école les lundi, mardi, jeudi et vendredi ; donc centre aéré payant toute la journée du mercredi (le mercredi matin en plus) ;
– école comme aujourd’hui avec les TAP les mardi et vendredi après-midi, qui deviennent payants puisque l’état « ne verserait plus »* de compensation.
Vous avez donc le choix entre de longues journées pour vos enfants ou des activités inexistantes payantes !
A noter également que sur saisie du Président de l’Assemblée un débat aura lieu à la rentrée sur le système éducatif corse et des propositions seront misent sur la table en matière de calendrier et de rythmes scolaires (notamment au CESC où nous siégions) pour le transfert de la compétence à la CTC.
L’APC se mobilisera avec votre aide pour faire entendre la voix des enfants et des familles.
Le Président Denis Luciani
* le decret ministériel n’étant pas encore rédigé, les conditions de fin des TAP ne sont pas connues
Le mercredi 25 juin 2014, le FLNC UC annonçait sa démilitarisation ainsi que sa sortie progressive de la clandestinité.
Le Front de Libération Nationale de la Corse (FLNC-UC) annonçait le mercredi 25 juin 2014 l’abandon sans préalable de la lutte armée et l’enclenchement d’un processus de démilitarisation, ainsi qu’une sortie progressive de la clandestinité.
« Sur le terrain institutionnel et le plan électoral en particulier, le rassemblement des forces vives est nécessaire. Il doit s’organiser en priorité sur le socle d’une Corse en marche vers sa souveraineté. »
Depuis trois ans les nationalistes unis ont pris le pouvoir à l’Assemblée de Corse en décembre 2015, réalisé une percée historique au premier tour de la législative de juin 2017 et obtenu un député, lors du second tour.
Le mouvement national est implanté dans la lutte institutionnelle depuis des années, et depuis la décision des clandestins, cette implantation est consolidée au plus haut niveau.
FLNC UC « Nous avons pris nos responsabilités, la #Corse a pris ses responsabilités, les représentants de la France auront-ils le même courage ? »
Malgré cette décision, ces victoires, l’Etat colonial est resté sourd aux demandes légitimes du Peuple Corse portée par les élus du mouvement national.
Depuis la prise de fonction du nouveau Président Macron, et de son gouvernement, conforté par un parlement massivement en sa faveur, aucun mots pour la Corse, ses revendications.
Espérons que l’avenir sera une promesse de changement dans le traitement du dossier Corse.
Voici le texte du FLNC UC, toujours d’actualité.
Dans un texte authentifié par le mensuel Corsica, le groupe clandestin lance un appel aux élus insulaires pour « l’instauration d’un nouveau statut négocié avec l’Etat français », ainsi que le « règlement de la question des prisonniers et recherchés politiques ». « Pour notre part, sans préalable et sans équivoque aucune, notre organisation a décidé unilatéralement d’enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité », dit-il, sans en préciser les modalités.
Notre organisation a décidé de porter à la connaissance de la société corse et de l’Etat français, notre analyse de la situation et du moment décisif que la Corse est en passe de vivre. Une analyse qui est le fruit d’un long débat en interne qui nous a conduits à prendre notre décision d’aujourd’hui.
Depuis le 5 mai 1976, face à l’hostilité d’un Etat français qui affiche souvent avec arrogance la volonté de soumettre le peuple corse, face aux difficultés rencontrées, nous avons fait la démonstration de la capacité de lutte de notre organisation. Nous voulons démontrer notre responsabilité et notre volonté d’adéquation aux aspirations légitimes de notre peuple. Le coût humain de l’engagement au sein de la lutte de libération nationale a été exorbitant. Nos militants ont payé le prix fort au fil de ces années de lutte. Le prix de leur liberté, avec les centaines d’années de prison cumulées, le sacrifice de la vie aussi pour tous nos combattants qui sont tombés. Et toujours, la douleur des familles. Nous tenons ici à saluer tous les prisonniers politiques corses embastillés dans les geôles françaises, et les recherchés par l’appareil répressif. Nous nous devons de rendre un fervent hommage à nos morts en nous inclinant devant leur sacrifice ultime. Tous ces sacrifices insupportables n’ont pas été vains. L’engagement désintéressé de nos militants a été déterminant pour la défense des intérêts du peuple corse. Il s’inscrit dans l’Histoire, dans la lignée du combat du Général Pasquale Paoli.
Qui peut nier aujourd’hui que la lutte armée, née d’une volonté populaire et que nous avons initiée, a maintenu éveillé la conscience nationale de notre peuple et préservé ses intérêts vitaux ? Qui peut nier que la lutte armée a limité la colonisation de peuplement mise en œuvre pour diluer l’identité corse ? Qui peut nier que la lutte armée a permis d’enrayer la bétonisation de nos côtes et de diminuer la spéculation immobilière ? Qui peut nier notre rôle déterminant dans la réouverture de l’Université de Corse, la création de contre pouvoirs politiques et syndicaux ? Au cours de ces nombreuses années, notre organisation a subi la répression incessante de l’Etat français. Elle a su montrer ses capacités de résistance mais aussi son ancrage populaire. Nous avons également vécu d’autres drames : la division, la trahison, l’affrontement. Notre mouvement pour sa part, a toujours lutté avec le souci de la sincérité de l’engagement de ses militants et la pureté de notre combat. Nous avons refusé les dérives personnelles, affairistes et autres, au sein de notre organisation. Nous avons toujours favorisé le respect, le dialogue et l’ouverture vers les plus sincères et désintéressés des défenseurs de l’identité corse qu’ils soient autonomistes, nationalistes dits « modérés », militants culturels ou identitaires, qui ne partageaient pas forcement les moyens militaires qui étaient les nôtres. Nous avons su nous adapter à chaque étape de notre lutte. Nous avons toujours accompagné les moindres avancées institutionnelles. Nous avons participé à notre place, à la progression des idées du mouvement national. Fort de notre éthique, jamais nous n’avons douté de la lutte de libération nationale et jamais nous n’avons accepté de compromissions suicidaires pour l’avenir et les intérêts vitaux de notre peuple.
L’Etat français – lorsqu’il n’a pas été à l’origine de nos divisions, en jouant cyniquement les uns contre les autres – a organisé une féroce répression orientée exclusivement contre le mouvement national et notre organisation. L’Etat de droit en bandoulière, les différents gouvernements français ont délibérément laissé proliférer et s’enraciner des groupes mafieux qui n’ont pas manqué d’en profiter pour mettre la société corse en coupe réglée. Et, c’est trop régulièrement, que les visites officielles se sont succédées et se succèdent encore, avec leur cortège de ministres faussement recueillis, feignant de déplorer le non résultat de leur politique assassine. Des ministres trop souvent auréolés d’un républicanisme dévoyé, qui n’hésitent pas à agiter à l’occasion, en fielleux racistes décomplexés qu’ils sont pour beaucoup, un déterminisme génétique ou culturel du peuple corse pour la violence et la paresse. Des théories renvoyant aux clichés les plus éculés du bon vieux temps des colonies, où les peuples d’indigènes, défaits par la force armée la plus brutale, devaient recevoir, soumis et rendus au rang d’esclaves, le cadeau de la civilisation. Notre peuple n’a pourtant jamais eu besoin de leçon, il a connu ses heures de gloire avec la période d’Indépendance de la République de Corse. Une république avant-garde, innovante et exemplaire avec une constitution qui établit pour la première fois au monde, au milieu du XVIIIème siècle, les prémices des droits de l’homme à une époque où dans l’ensemble de l’Europe, les peuples vivaient sous la domination de monarques et autres roitelets de droit divin.
Pendant que de brillants philosophes français dissertaient, certes avec force talent, notre peuple a été le premier à mettre en pratique les idées naissantes les plus généreuses du siècle des Lumières. Qui sait qu’une des premières femmes à pouvoir exercer un droit de vote en Europe et dans le monde, est corse et qu’elle a pu voter au milieu du XVIIIème siècle en Corse? Pour rappel, le droit de vote accordé aux femmes en France, ce fut deux siècles plus tard, en 1944. Aujourd’hui, malgré quelques avancées institutionnelles arrachées de haute lutte, nul n’est plus dupe des calculs des gouvernements français successifs. Sans vergogne, ils ont systématiquement joué la division selon l’adage latin « divide ut regnes ». Spéculant sur les travers de la nature humaine, le goût immodéré du pouvoir, le confort des strapontins, les invitations protocolaires à la table du roi, les égos surdimensionnés ou le simple appât du gain ; ils ont misé sur l’isolement de notre mouvance en ciblant systématiquement nos militants. Une exception notable à ces politiques turpides à l’égard de la question corse, s’illustra par le discours historique d’un premier ministre de France, Michel Rocard. Devant la représentation nationale française, il affirma clairement que la Corse et le peuple corse avaient constitué au XVIIIème siècle une nation souveraine vaincue par la force soldatesque et transformée en colonie par la France. Il démontrait en cela, qu’il pouvait exister des hommes politiques français honnêtes et courageux. C’est un fait historique : « Nous n’avons pas donné notre pays ; vous vous en êtes emparés». Notre engagement pour l’accession de la Corse à la pleine souveraineté puise ses origines dans l’Histoire. Il s’inscrit dans la permanence du combat des nationaux corses. Il est l’héritier des luttes du XVIIIème siècle qui proclamaient, déjà, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Mais la cause de l’émancipation des peuples est aussi un combat de notre temps qui traverse aujourd’hui le monde occidental. Après des années de résistance et de sacrifices, les luttes basques et irlandaises ont permis de récolter des avancées politiques déterminantes. Ces mouvements frères ont entrepris une phase de conquête politique. La résolution du conflit basque comme la réunification irlandaise ne font pas de doute à l’avenir. Ailleurs en Europe, d’autres peuples s’apprêtent à recouvrer leur liberté. Les référendums d’autodétermination se multiplient. Dès 2006, le Montenegro avait ouvert la voie de ce grand mouvement en accédant à l’Indépendance par les urnes. A l’automne prochain les peuples d’Ecosse et de Catalogne qui entretiennent depuis des décennies des relations suivies avec la lutte corse, se prononceront à leur tour sur leur destin national. Au sein même de l’Etat français, le processus de décolonisation en Kanaky est en marche. Nous somme convaincus qu’en Corse où le sentiment indépendantiste gagne du terrain, cette perspective est à la fois réaliste et inéluctable. Elle s’imposera progressivement dans le débat politique corse. Militer pour l’indépendance de notre pays c’est aussi promouvoir une vision du monde qui reconnait à chaque peuple le droit à la dignité, le droit à décider librement de son destin et à vivre sa différence dans un monde qui tend à la globalisation et à l’uniformisation. Face à la mondialisation effrénée, dans une Union Européenne dirigée par l’oligarchie de la finance, la dictature des marchés spéculateurs et les lobbies corrupteurs, la Corse doit disposer des moyens officiels afin de protéger les intérêts matériels et moraux de son peuple. La France elle, qui se veut phare de l’humanité et se targue d’être la plus humaniste, est cependant parmi les pays d’Europe les plus condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nous refusons cette Union Européenne d’Etats constitués, qui nie le droit des peuples, leurs spécificités culturelles et leurs traditions et les soumet sous le joug de normes insensées dont la finalité est la domination de grands trusts commerciaux internationaux au mépris du respect de l’environnement, de la santé des citoyens et des acquis sociaux. L’objectif reste spéculatif, la méthode ; le nivèlement par le bas en misant sur la misère des nations les plus fragiles, pour un ordre nouveau où le seul droit des peuples, condamnés au silence, est le droit de consommer. La portée de ce message est universelle, elle rompt en tout point avec toute forme d’impérialisme, de néo-colonialisme, de hiérarchie entre les peuples, les langues, les cultures. Parce que nous pensons que la construction européenne doit être un atout pour les peuples, elle doit se réorienter sur ces bases. Pour la Corse, elle doit permettre de rompre la relation unilatérale de subordination à la France et le renforcement des solidarités avec les pays de la Méditerranée et de l’Europe. Alors, ensemble, nous bâtirons une Europe et un espace méditerranéen qui tournent résolument le dos à la recherche du profit à outrance, une Europe et un espace méditerranéen où les Corses prendront toute leur place et défendront librement leurs intérêts dans une relation d’Etat souverain à Etat souverain.
En Corse, ceux qui se revendiquent du mouvement national, ne peuvent pas raisonnablement faire comme si l’engagement de nos militants ne comptait pas, et ériger la condamnation de nos orientations stratégiques en préalable inamovible, comme ceux qui ont toujours combattu le mouvement national. Aujourd’hui comme hier, trop nombreux sont ceux qui impatients, maladroits ou inconséquents, n’ont pas su ou pu résister aux sirènes du pouvoir en cédant aux alliances de circonstances opportunistes et faisant si peu de cas des sacrifices consentis par d’autres patriotes. De fausses victoires – éhontées et dérisoires – en vraies défaites piteuses en forme de leçon : le goût en est toujours amer et le coût important en terme d’évolution et de développement de la lutte nationale. Il ne saurait y avoir d’un côté, des militants politiques infréquentables et désintéressés, croupissants dans les couloirs sombres des prisons françaises pour avoir défendu la liberté de leur peuple, et de l’autre, des hommes politiques respectables et carriéristes, déambulant dans les couloirs dorés des institutions. Depuis plus de trois ans, la société corse et l’assemblée territoriale sont entrées dans une phase active de dialogue et de décisions. Ces débats et ces actes, sur des thèmes interdits pendant plusieurs années, tracent les contours d’une solution politique. Les points en discussion ; langue corse, fiscalité, foncier, compagnie maritime corse, statut de résident, révision constitutionnelle, développement économique et social, sont des enjeux majeurs pour le futur de notre peuple. Ils correspondent aux revendications portées par le mouvement national, en particulier par notre organisation, dans le cadre de la reconquête de notre souveraineté. Après le dernier vote de l’assemblée de Corse proposant d’instaurer un statut de résident, premier acte de reconnaissance de la nationalité corse, nous considérons qu’il existe maintenant, une opportunité de faire un pas historique pour la lutte de libération nationale. Il s’agit d’un pas courageux, plein d’espoir et confiant en l’avenir de notre peuple. Aux sempiternels débats philosophiques sur la logique des fins et des moyens de lutte, nous affirmons qu’ils sont du seul ressort du peuple et non pas de quelques politiciens calculateurs.
Pour notre part, sans préalable et sans équivoque aucune, notre organisation a décidé unilatéralement, d’enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité. En ce sens, dès la parution de notre communiqué, nous récusons par avance toute paternité d’actions militaires sur le territoire corse et français. Il est important de préciser ici, que la sécurité de nos militants reste une préoccupation et que nous connaissons tous les acteurs et protagonistes de toutes les compromissions et connivences, passées et actuelles, avec l’Etat policier français manipulateur. Nous restons extrêmement vigilants face au système déliquescent qui gangrène aujourd’hui la société corse. Certains réseaux mafieux, comme par le passé, peuvent être facilement instrumentalisés dans une logique d’affrontement et porter atteinte à l’intégrité physique de nos militants. Nous voulons sincèrement croire que cette vigilance est temporaire. Elle cessera d’être, lorsque la Corse sera apaisée grâce une solution politique négociée avec l’Etat français. Le processus que nous initions marque une nouvelle étape dans la lutte historique du peuple corse pour sa liberté. Il ne s’agit pas de la fin de l’Histoire. Au contraire.
Par ce geste d’aujourd’hui, nous voulons offrir des perspectives nouvelles à notre marche vers la souveraineté. Nos objectifs demeurent inchangés, notre détermination intacte. Un cycle se clôt. Par la résistance organisée, il a permis de maintenir l’intégrité du peuple corse et de générer une prise de conscience collective salvatrice. Désormais, alors que l’idée d’émancipation est largement partagée par les Corses, il est temps de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d’une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l’indépendance. Cette nouvelle donne confère à chaque militant une responsabilité immense. Fort de la légitimité de nos idées, nous leur adressons un appel solennel à s’investir au sein des luttes populaires. L’heure est venue pour notre organisation de franchir une étape et d’intensifier la lutte dans un cadre public. Nous appelons les Corses à rejoindre l’ensemble des structures publiques qui se reconnaissent dans notre démarche historique. Nous appelons nos militants et l’ensemble de ceux qui se reconnaissent dans notre combat à rejoindre le mouvement public qui incarne la continuité de la lutte de libération nationale. Il est le garant de la mise en place d’une véritable solution politique qui prenne en compte les droits nationaux du peuple corse. Dans les processus en cours et à venir, il devra occuper une place centrale. A la jeunesse corse qui a su faire la démonstration de sa maturité politique et de sa volonté d’apporter une contribution majeure à l’œuvre de construction nationale, nous l’encourageons à poursuivre sa structuration. A tous les jeunes Corses qui n’acceptent pas le sort réservé à leur pays, nous les invitons à franchir le pas de l’engagement et à rejoindre l’organisation de jeunesse qui porte le discours de l’indépendance.
Nous voulons enfin dire à cette jeunesse d’envisager l’avenir avec vigilance mais avec confiance. Il lui appartient d’écrire les plus belles pages de notre histoire contemporaine, celles de la renaissance d’une nation soumise par la force, celle de la construction d’un pays décidé à faire vivre son identité propre dans le monde du XXIème siècle. Quel plus beau défi pour les générations à venir ? En cette période de crise, à tous ceux qui souffrent et qui doutent, nous les assurons de notre soutien sans faille. La situation sociale de notre pays commande au mouvement national un investissement renouvelé et accru sur ce terrain. Nous réaffirmons que notre projet d’indépendance nationale rejette toute forme d’oppression. La domination d’un peuple par un autre peuple autant que l’asservissement de l’Homme par l’Homme, sont incompatibles avec notre lutte d’émancipation. La Corse est directement frappée par les dérives d’une société à la recherche du profit à tout prix qui se fait au détriment des peuples, de leur terre et de leur droit à y vivre et à y travailler. L’impossibilité de décider pleinement notre modèle de société et l’évolution alarmante de la structure sociale qui remet en cause des solidarités ancestrales, aggravent la situation. Les inégalités sociales se creusent, la spéculation immobilière favorise une économie artificielle, financiarisée au détriment d’une économie productive, créatrice de richesses et d’emplois. Les multinationales menacent des secteurs stratégiques comme celui des transports ou de l’énergie notamment, de nombreuses entreprises corses connaissent des difficultés énormes à pérenniser leur activité, le nombre d’exploitations agricoles ne cesse de décroitre, enfin, dans tous les secteurs d’activité et à tous les niveaux de qualification, la décorsisation des emplois gagne du terrain.
Les Corses n’ont pas vocation à devenir un peuple sans terre, minoritaire dans son propre pays, qui aurait pour seule alternative l’exil ou la soumission à des étrangers fortunés. Face à ce constat, le mouvement de libération nationale a le devoir de se montrer à la hauteur des enjeux. Par sa présence sur le terrain, il se doit de recréer des solidarités et d’offrir des perspectives de mieux-être social. L’instauration d’une citoyenneté corse, prélude d’une nationalité pleine et entière doit permettre une véritable corsisation des emplois en favorisant l’emploi local à compétences égales. Notre pays a été maintenu dans un état de non développement durable. Il regorge pourtant de potentialités considérables et d’une jeunesse hautement qualifiée. L’accession à la souveraineté est une condition absolument nécessaire à la définition d’un modèle de développement qui profite à tous dans le respect de ce que nous sommes. Dès à présent, sur le terrain des luttes sociales, nous en appelons au renforcement du syndicat historique de la lutte de libération nationale et à son unité autour des idéaux indissociables de la lutte nationale et de la lutte sociale. Il aura un rôle majeur à jouer dans les évolutions à venir. Notre constat de la situation sociale dépasse dans son analyse le secteur du salariat. Se limiter à cet aspect serait méconnaître la structure sociale de notre pays en appliquant une grille de lecture inadaptée à la situation. Pour notre part, nous pensons qu’il ne faut pas segmenter, et encore moins opposer, les différentes forces qui concourent à faire la nation. Il convient au contraire d’organiser la complémentarité des luttes. Les secteurs de l’artisanat, de l’agriculture, de la pêche, de la culture sont touchés de plein fouet par les méfaits du clientélisme et de l’exploitation. La question cruciale de l’accès à un emploi dignement rémunéré en adéquation avec les projets de vie et les capacités de chacun se pose. L’accès à un logement décent dépasse lui, très largement, le cadre des « classes sociales » strictement entendues. Il appartient au mouvement de libération de populariser un projet indépendantiste prenant en compte ces questions et d’occuper tous les terrains politiques associatifs et syndicaux afin de faire vivre la nation sans attendre. Sur le terrain institutionnel et le plan électoral en particulier, le rassemblement des forces vives est nécessaire. Il doit s’organiser en priorité sur le socle d’une Corse en marche vers sa souveraineté. Le souci de la cohérence politique et de la cohésion patriotique, doit être permanent et nous guider vers la construction d’une véritable alternative concrète et émancipatrice pour la Corse et son peuple. Nous rejetons la braderie des idées du mouvement national, le commerce frauduleux de notre identité, le marché truqué de l’émancipation de notre peuple. Nous refusons également les attelages hétéroclites, les récupérations politiciennes, la cuisine aigre et réchauffée de la pulitichella. Il nous faut ne jamais perdre de vue les aspirations profondes de notre peuple et sa volonté à reconquérir l’ensemble de ses droits. La répression aveugle ou sournoise de l’Etat français a laissé de profondes blessures. Malgré les attaques, les difficultés et les obstacles, notre volonté de lutter reste intacte. En ce début du XXIème siècle nous entendons démontrer que les patriotes corses ont le droit, la volonté et les capacités de bâtir la Corse libre démocratique et moderne de demain. Nous allons œuvrer pour que la phase politique à venir soit celle de l’accession à la souveraineté de la Corse. Nous sommes emplis d’espoir pour l’avenir de la Corse libre. D’espoir car, lucides et déterminés, nous avons su transformer les erreurs commises – inhérentes à la spécificité de notre combat – en expériences qui nous ont rendu meilleurs. D’espoir encore, car nous sommes portés par le souvenir des sacrifices de nos militants disparus ou emprisonnés. Nous sommes confortés par la détermination militante, l’investissement de la jeunesse corse, les forces vives de notre pays et l’expérience acquise depuis le début de la lutte contemporaine du peuple corse, qui nous donnent les gages suffisants pour le succès de nouvelles étapes vers l’autodétermination. Le peuple corse est plein de ressource et de courage et tous les corses doivent pouvoir s’exprimer et avoir leur place au sein de la nation corse en marche. Nous passons d’une phase de combat et de résistance à une phase de construction d’un véritable pouvoir politique corse. Notre action doit permettre que la parole soit rendue au seul peuple corse, communauté de droit sur sa terre et ouvert à tous ceux qui souhaitent le rejoindre dans un destin commun. Il y a des moments qui déterminent l’histoire d’un peuple. Il est temps pour certains parmi ceux qui ont condamné si souvent l’usage de la lutte armée, de se voir démunis de leurs fallacieux arguties ou opportuns argumentaires, sensés disqualifier systématiquement les nationalistes sincères qui refusaient de rejeter de l’échiquier politique, les plus engagés et désintéressés des patriotes de la cause nationale corse.
Le cynisme consternant de la condamnation de la lutte armée comme sésame et préalable à l’accès aux portes du dialogue ou de la négociation, a vécu.
Il est temps aussi de bien identifier et isoler les ennemis du peuple corse et de son libre arbitre. En ce sens nous demandons solennellement au président de l’assemblée de Corse, au président de l’exécutif, aux présidents des différents groupes politiques, aux présidents des conseils généraux, aux quatre députés et aux deux sénateurs de Corse d’entreprendre en toute logique, dans le cadre de l’évolution de nos institutions et l’instauration d’un nouveau statut négocié avec l’Etat français, le règlement de la question des prisonniers et recherchés politiques. Pour qu’enfin ceux qui ont payé un lourd tribut, puissent recouvrer la liberté et œuvrer démocratiquement à la construction de la paix et à l’avenir de la Corse. Dès lors, chacun va pouvoir juger sur pièces les engagements et l’attitude des uns et des autres : juger de la réaction de l’Etat français et de sa faculté à saisir la nouvelle donne politique offerte, nous le répétons, sans préalable ni équivoque par notre organisation. Nous avons pris nos responsabilités, la Corse a pris ses responsabilités, les représentants de la France auront-ils le même courage, celui qui appartient à ceux qui font l’Histoire?
Les clandestins du FLNC UC ont connu une scission en 2012 avec l’apparition d’une nouvelle structure FLNC. Le FLNC dit du 22 s’est rappelé au bon souvenir de l’Etat lors d’une déclaration récente, affirmant qu’il serait prêt à reprendre la lutte
Depuis la création du FLNC, le 5 mai 1976, 10.500 attentats ont été commis sur l’île, dont 4.700 ont été revendiqués au fil d’une histoire tumultueuse.
Crée en 1976, le FLNC -Front de Libération Nationale Corse- lutte pour défendre la « nation corse » face au « colon français ». Très actif dans les années 70 et 80, ses membres ont mené nombre d’attentats, surtout contre des résidences secondaires ces dernières années.
« Nous passons d’une phase de combat et de résistance à une phase de construction d’un véritable pouvoir politique corse » annonce l’organisation clandestine nationaliste dans un communiqué de 14 pages, envoyé au magazine Corsica.
Rappelant son engagement armé depuis le 5 mai 1976 qui « a permis d’enrayer la bétonisation de nos côtes et de diminuer la spéculation immobilière », l’organisation annonce récuser dès la parution de [son] communiqué « toute paternité d’actions militaires sur le territoire corse et français ».
Sans préalable et sans équivoque aucune, notre organisation a décidé unilatéralement, d’enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité. En ce sens, dès la parution de notre communiqué, nous récusons par avance toute paternité d’actions militaires sur le territoire corse et français.
Le communiqué réaffirme l’attachement du FLNC UC à l’indépendance de la Corse, refusant « cette Union Européenne d’Etats constitués, qui nie le droit des peuples, leurs spécificités culturelles et leurs traditions ».
S’adressant à « la jeunesse corse qui n’acceptent pas le sort réservé à leur pays », l’organisation nationaliste les invite « à rejoindre l’organisation de jeunesse qui porte le discours d’indépendance ».
« Les Corses n’ont pas vocation à devenir un peuple sans terre, minoritaire dans son propre pays, qui aurait pour seule alternative l’exil ou la soumission à des étrangers fortunés ».
Le FLNC UC rappelle aussi son attachement à « l’instauration d’une citoyenneté corse (..) [qui] doit permettre une véritable corsisation des emplois en favorisant l’emploi local à compétences égales ».
Depuis sa création en 1976, le FLNC a plusieurs fois annoncé des trêves, mais c’est la première fois dans l’histoire de l’organisation clandestine, que ses membres annoncent vouloir déposer les armes.
En 2012 lors de la revendication des actions clandestines.
DATES DES TREVES 1979 – 2000
Avril 1981 : peu avant les élections présidentielles, le FLNC annonce pour la première fois un arrêt de ses actions militaires. En février 1982, cependant, les attentats reprennent sur l’ensemble de l’île et du continent, le statut particulier de la Corse, mis en place par le gouvernement socialiste, n’ayant pas satisfait pleinement certains responsables du mouvement. Le 19 août 1982, la plus violente » nuit bleue » de l’histoire de la Corse, avec 99 attentats, ponctue l’abandon définitif de cette trêve.
Mai 1988 : après la réélection de François Mitterrand, le FLNC décrète de nouveau une trêve en se réservant la possibilité de commettre des actions ponctuelles. Au fil des mois, cette trêve est contestée par une partie des militants de base.
Janvier 1991 : six semaines après la scission du mouvement nationaliste en deux branches, le FLNC-Canal habituel annonce un » gel total des actions militaires « .
Janvier 1996 : quelques heures avant une visite du ministre de l’Intérieur Jean-Louis Debré, le FLNC-Canal historique organise dans le village de Tralonca, près de Corte, le plus grand rassemblement de son histoire pour annoncer une suspension des opérations militaires afin d' » ouvrir la voie à un règlement progressif de la question nationale corse « .
Janvier 1997 : Le FLNC-Canal habituel, bras armé du Mouvement pour l’autodétermination (MPA) en Corse, a prononcé mercredi sa dissolution. Au cours d’un rassemblement près d’Ajaccio, trois des dirigeants du mouvement clandestin ont annoncé l’abandon de la lutte armée. « Jamais nous n’avons voulu imposer nos idées par la force, jamais nous n’avons eu l’ambition de prendre le pouvoir par la terreur, jamais nous n’avons refusé le dialogue quand il a été possible ». Le FLNC-Canal habituel ainsi ripoliné souhaite redevenir un interlocuteur privilégié du gouvernement à un moment où l’instauration de la zone franche devrait générer subsides et subventions: lesquels aiguisent bien des appétits.
Juin 1997 : au lendemain des élections législatives anticipées remportées par la gauche, le FLNC-Canal historique annonce une trêve des opérations armées, en appelant le nouveau gouvernement de Lionel Jospin à » mettre en place les mesures que la Corse réclame « .
Le 26 janvier 1998, le mouvement nationaliste annonce la rupture de cette trêve.
Février 1998 : à la suite de l’assassinat du préfet de région Claude Érignac, le 6 février, le FLNC, qui a fermement condamné ce meurtre, entame une » période d’observation de trois mois « .
Le 12 mai suivant, le mouvement clandestin décide de reprendre » le fil de son combat « . Le même jour, il revendique un attentat à l’explosif contre le conseil régional à Marseille.
18 janvier 1999 : le FLNC-Canal historique annonce une trêve de ses actions militaires » sur le territoire national corse » pendant la préparation des élections territoriales. La trêve prend fin, le 14 mars, au soir du deuxième tour marqué par une progression du score nationaliste.
23 décembre 1999 : le FLNC-Canal historique et plusieurs autres groupes clandestins, Clandestinu, le » FLNC du 5 mai 1996 » et Fronte Ribellu, annoncent une trêve illimitée. Celle-ci fait suite au processus de dialogue engagé le 13 décembre dernier à l’hôtel Matignon, où 28 élus corses ont rencontré le premier ministre Lionel Jospin.
La Corse a connu trois statuts: la loi Defferre sur la décentralisation conférant en 1982 un statut particulier à l’île, le statut Joxe de 1991 reconnaissant la notion de peuple corse, censurée par la suite par le Conseil Constitutionnel, et les accords de Matignon voulus en 2002 par Lionel Jospin pour une plus grande autonomie.
Le 25 Juin 1983 : Plus de 2000 personnes manifestent sur le cours Napoléon pour dénoncer la disparition de GUY ORSONI et la collusion de l’ETAT COLONIAL …
Le 25 Juin 1985: François Casta est condamné à 3 années de prison (dont 2 avec sursis). Le 28 Juin 1985: 2 attentats à Ajaccio. Le 29 Juin 1985: Soirée de …
Le 25 JUIN 1987 : Arrestation à FIGARELLU, en corse, de CARLU PIERI, militant nationaliste recherché depuis son évasion en 1983. Déportation de Carlu Pieri …
Le 25 JUIN 1991 : L’ANC, dans une conférence de presse, se félicite du succès du 15 JUIN et appelle au soutien de la démarche CUNSULTA NAZIUNALE. …
Le 25 JUIN 1996 : A CUNCOLTA NAZIUNALISTA manifeste devant le palais de justice pour demander des mises en liberté de 4 militants de A CUNCOLTA NAZIUNALISTA …
Le 25 Juin 1998 : Enquête sur l’attentat de Poggio-Marinaccio : Si deux …
Le 25 Juin 1998 : Moins de six mois après l’assassinat du préfet Erignac, …
VITALBA « S’enrichir d’expériences nouvelles tout en essayant de faire connaître la Corse et ses spécificités ». Ils sont signataires de la charte Amnistia de l’Associu Sulidarità, pour l’amnistie des prisonniers politiques et des recherchés!
Date(s)
22 juin Corti Eglise de l’Annonciation
7 juillet POGHJU DI VENACU
10 juillet SAN NICOLAU DI MORIANI
13 juillet VILLANOVA
22 juillet LUMIU festivale TERRA DI CANTI
28 juillet MOLTIFAU
9 aout LIVIA
12 aout ISULA ROSSA
6 octobre BIGUGLIA Spaziu Carlu Rocchi
8 octobre CALVI Calvi in Mossa
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Le Samedi 21 Avril 2012 (www.unita-naziunale.org). L’Associu Sulidarità et la Commission Anti Répressive de Corsica ont organisé en ce jour de soutien international à tous les prisonniers politiques, un débat et une soirée, VITALBA était présent pour soutenir cette cause (voir le lien).
Présent aussi aux SCONTRI INTERNAZIUNALI DI A GHJUVENTU en 2015, « mais pas que, »
Né en 2002, est issu de ce mouvement culturel, berceau de tant d’autres groupes corses contemporains. La pratique de la polyphonie traditionnelle constitue l’un de ses fondements. Elle transparaît dans son travail de création, par la place prépondérante accordée aux voix. Son répertoire peut cependant être scindé en deux parties :
D’une part des polyphonies chantées à Cappella. Les chants profanes et sacrés de la tradition populaire corse en constituent l’ossature. Y sont ajoutés des polyphonies plus récentes, créées par des groupes corses contemporains, ainsi que quelques chants issus de pays voisins ou plus lointains.
D’autre part des chansons, créations propres du groupe. Sur le socle de la musique corse traditionnelle, de nombreuses autres influences sont venues nourrir le travail du groupe, qui s’est aussi enrichi de l’apport d’instruments. Mais il accorde toujours beaucoup d’importance aux textes, ainsi qu’aux voix qui prolongent « l’architecture » du chant corse traditionnel. Ces chansons ont fait l’objet de l’enregistrement de deux albums, intitulé « A lu ghjornu spuntatu » et « D’umbria è di Sulana »
Le groupe Vitalba est composé de 8 membres : Toussaint MONTERA, Laurent MASSIANI, François ROCCHI, François PIERI, Lionel FRANCHI, Jean Marc TADDEI, Stéphane GRISONI et Marc BENEDETTI.
Ont également participé à l’aventure Jean Yves ACQUAVIVA, Stéphane ANCEY, François ARAGNI, Alexandre GAMBINI, Jean Mathieu CASANOVA, Charles NICOLINI et Petru Santu GERONIMI.
S’enrichir d’expériences nouvelles tout en essayant de faire connaître la Corse et ses spécificités.
Le groupe Vitalba s’efforce depuis ses débuts d’échanger avec son public, en Corse et au-delà de la Méditerranée. Et ses membres éprouvent une grande fierté en se faisant, comme d’autres avant eux, les messagers de ce patrimoine inestimable et menacé.